DÉCOUVERTE. "Soyons rock et engagés" : Le groupe Ferdinant prêt pour une belle histoire

Ils sont originaires de Château-Gontier en Mayenne, ont participé hier à l'aventure du groupe Rotters Damn et viennent de sortir leur premier album baptisé "La Belle histoire", rencontre avec Corentin Giret et Timothée Gigan Sanchez du duo Ferdinant...

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Méfiez-vous des imitations, ce Ferdinant-là s'écrit avec un T, un T comme Timothée, le chanteur de ce projet né sur les cendres du groupe de folk Rotters Damn que vous avez peut-être vu et entendu sur une scène entre 2011 et 2018.

Plus rock et chanté dans la langue de Noir Désir ou de Feu! Chatterton, Ferdinant trace son sillon depuis quelques années maintenant et écrit une belle histoire, La Belle histoire du nom de son premier album sorti il y a quelques jours.  

Un premier album

La Belle Histoire, c'est onze titres qui parlent des choses de la vie, de "la joie, la peur, l’enfance et son regard vrai, la colère et son cri, le politique de la vie, l’amour partagé, la mort aussi..." 

Des textes souvent libres d'interprétation, portés par une voix et une musique tantôt exaltées, tantôt apaisées. À l'image de la vie, à l'image des histoires de chacun. Interview...

Ferdinant, c'est qui ? C'est quoi ?

Timothée. Ferdinant, c’est un duo de chanson-rock française, aux teintes électro. Avec des claviers, des guitares. Une formule rock mais à deux !
On a démarré fin 2021, avec quelques concerts et une démo. Mais on peut dire qu'on est vraiment lancés depuis le 22 mars avec la sortie de notre premier album.

Vous êtes passés d'un quatuor, Rotters Damn, à un duo, Ferdinant. Sans douleurs ?

Corentin. Ça ne s’est pas forcément fait sans douleur (le groupe a tourné, de 2011 à 2018, en France et au Luxembourg, sur plus de 140 dates) mais ça s’est fait dans la bienveillance. Il faut savoir arrêter un projet quand on arrive au bout, qu’on n’a plus forcément de choses à dire avec celui-ci. Ferdinant, c’est un autre chemin, différent.

Votre premier album est sorti il y a maintenant quelques jours. Onze titres chantés dans la langue de Noir Désir et Feu! Chatterton, deux groupes qui font partie de vos influences. C'était important de chanter en français ?

Timothée. La langue française m’appelait depuis toujours. J’ai toujours aimé l’écrire mais la chanter a longtemps été un défi. Puis j’ai franchi le cap. Le français, ça permet aussi de s’ouvrir à un public plus large, francophone certes mais plus large. Certains messages passent plus facilement qu’avec l’anglais. Je ressens plus mes textes donc, forcément, il y a plus de choses qui passent dans l’interprétation, sur scène. C’était important de chanter en français, oui, et c’est arrivé au bon moment.

Pouvez-vous nous dire en quoi ces deux groupes ont pu, au-delà du recours au français, influencer  votre univers musical ?

Corentin. Au-delà du français, ils ont pu influencer notre musique, avec des guitares et des thèmes mis en avant, des claviers assumés avec des sons Moog, un peu d’orgue, etc. Feu! Chatterton et Noir Désir font partie de ces artistes qu’on écoute pas mal. Ça ressort donc forcément dans nos créations.

Nos textes engagent et nous engagent. Pour autant, je crois qu’ils ne disent pas une seule vérité mais, au contraire, laissent une vraie liberté de lecture.

Timothée du groupe Ferdinant

On vous dit rock et engagé...

Timothée. C’est marrant car, a contrario, on reproche souvent aux artistes les plus connus aujourd’hui de ne pas être engagés. Et nous qui ne le sommes pas encore, on nous dit engagés. Ça va peut-être avec l’étiquette « rock ». Et tant mieux. Alors, oui, nos textes engagent et nous engagent. Pour autant, je crois qu’ils ne disent pas une seule vérité mais, au contraire, laissent une vraie liberté de lecture. Évidemment que je dis des choses, politiques et sociétales (au sens noble du terme) via mes textes, mais l’idée est d’inviter. Et si, sur scène, on s’engage pleinement : tant mieux ! Soyons rock et engagés, alors !

L'album s'ouvre sur le titre La Belle histoire. On y parle des films de France 3, merci, mais encore ?

Timothée. La belle histoire est une invitation. Une invitation à entrer dans notre univers, une manière de présenter notre duo et cet album qui porte donc son nom.
Quant aux films de France 3, il y a là une petite pointe d’ironie entre un homme, friand de science-fiction et de magie, et sa compagne, qui y préfère les émissions d’éco ou les films et téléfilms « réels » et parfois tristounes de la chaîne. Cela dit, il n’y a là aucun jugement de qualité, hein !

J'espère... j'espère... Que racontent vos textes d'une façon générale et où puisez-vous l'inspiration ?

Timothée. Mes textes traduisent « les choses de la vie » : la joie, la peur, l’enfance et son regard vrai, la colère et son cri, le politique de la vie, l’amour partagé, la mort aussi - celle d’un meilleur ami. Ces textes, je les veux pour tous, avec en « fil caché » cette possible belle histoire mais… prenez-garde !

Si un artiste m'a donné vraiment envie de chanter, en 2007 (Julien Doré), je puise l’inspiration dans le « brut » de Glen Hansard et dans le travail écrit de Raphaël et Vincent Delerm (notamment l'album Les amants parallèles). Je me nourris aussi des histoires de Franck Herbert (Dune), Jean-Claude Mourlevat (Le combat d'hiver)... Même mon admiration pour le coureur cycliste Thibaut Pinot ressort dans une phrase du titre Gamin.

Corentin. Pour la composition, on puise l’inspiration à droite à gauche, même si ça ne s’entend pas forcément dans notre musique. Les Pink Floyd, Led Zep m’ont influencé musicalement. D’autres artistes plus folk aussi, ou les BO de Hans Zimmer et d’Ennio Morricone. C’est un mélange de beaucoup de choses qui ont fait que notre musique est ce qu’elle est aujourd’hui.

Vous avez eu l'occasion de jouer votre album en tournée, une demi-dizaine de dates dans le cadre du très intimiste festival Chant'appart. Un écrin adapté à votre univers ?

Corentin. L’intimité de Chant’appart s’y prête beaucoup, oui. Puisque nos morceaux, pour la plupart, on les a créés guitare-voix. Et on a travaillé une formule réduite qui se marie bien avec ce genre de lieux plus intimistes. Le contact avec le public y est plus direct, il permet plus d’interactions entre eux et nous. Le quatrième mur tombe plus facilement, en tout cas. C’est un concept qu’on aime beaucoup et qu’on renouvellera l’année prochaine, donc c’est vraiment très chouette.

Vous fêterez la sortie de l'album le 14 mai au théâtre du Reflet à Saint-Berthevin. Un concert que vous présentez comme unique. Qu'aura-t-il de si unique ?

Corentin. La date du 14 mai, c’est un peu notre bébé qu’on va présenter au monde. On organise toute la soirée (en collaboration avec Le Reflet) avec l’idée de jouer notre album, déjà. On proposera même une reprise inédite, à notre sauce. Surtout, on prépare toute une scénographie et on invite des amis musiciens sur scène. Même la première partie est assurée par une amie (MALé), qui vient de Lille pour l’occasion ! Ça va être un spectacle unique.

Un album, des concerts et après ?

Timothée. Continuer à défendre cet album, sur le plus de scènes possibles, et toucher le plus large public possible. On va aussi composer de nouveaux morceaux, avancer sur des propositions musicales et artistiques, peut-être des feats. Faire vivre cet album-là, le faire entendre et avancer vers de nouvelles choses, c’est ce qui nous attend après.

Merci Corentin et Timothée. 

Plus d'infos sur Ferdinant ici - La billetterie pour la release party là

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