Pas de craintes particulières pour ce boulanger mayennais : sa facture d'électricité ne bougera pas (ou très peu). Lui assure ses fournées au feu de bois
Et si on se retournait vers les méthodes à l’ancienne ? Des processus que l’on avait oubliés ?
Face aux nombreuses difficultés qui s’imposent à nous aujourd’hui, toutes les solutions sont bonnes à étudier.
Parmi les principales professions affectées et étranglées par les nouveaux tarifs d’électricité, on trouve les boulangers. Certains devront affronter des factures d’électricité extravagantes, qui vont parfois les contraindre à fermer boutique.
Un simple four à bois
Une boutique, justement, Ronan Eon, ce paysan-boulanger mayennais de 49 ans qui habite Argentré, n’en possède pas. Lui n’a qu’un petit labo dans la cour de sa maison. Un labo et un four à bois. Car voilà son secret, qui n’en est pas un, il travaille comme des milliers de mitrons l’ont fait avant lui, pendant des siècles. Méthode traditionnelle.
Donc dans son local, pas de four ni d'outils électriques, pas d'électronique, mais des bûches.
Certes sa production est modeste, une cinquantaine de kilos de pain au levain et bio, par jour. Mais la qualité est au rendez vous et en 4 ans il s’est très vite fait sa clientèle. Particuliers ou collectivités.
Il n'est donc pas concerné par la vague d'amertume, d'inquiétude et de colère qui submerge ses collègues en conventionnel.
L'électricité juste pour la lumière et la radio
Et quand on lui demande s’il utilise l’électricité : sa réponse est limpide.
"Oh, oui pour la radio. Et puis un peu de lumière comme aujourd’hui, pour les jours où il fait sombre, mais c’est tout." répond-t-il en souriant.
Pour autant, il devra subir comme tous les Français les hausses des tarifs de l'énergie, notamment pour une partie de la composition de son pain. Car s'il produit lui-même ses céréales, il fait faire sa mouture.
"Je ne fais pas ma farine. Et je sais que mon fournisseur lui aussi devra subir les effets de la crise de l’énergie, donc je m’attends à des augmentations, c’est normal. Et puis le bois aussi à augmenté : je payais la corde 150 euros, je la paye maintenant 180."
Malgré tout, des contraintes et des charges qui restent acceptables grâce à son choix de fabrication du pain.
Et Ronan continue ses ventes. Sur les marchés autour de chez lui, à quelques kilomètres au nord de Laval et dans les environs.
Tout cela associé à un groupement d’artisans et de producteurs locaux.
Et si vous le croisez, n’hésitez pas à acheter son pain. Le principal atout du pain cuit au feu de bois, ce n'est pas l'économie réalisée. C'est surtout sa saveur incomparable.