Les habitants du quartier de Saint-Nicolas à Laval (Mayenne) réagissent après deux nuits marquées par des violences.
Actes de vandalisme, voitures brûlées, heurts avec la police... Ce week-end de Pâques fut difficile à vivre pour les résidents du quartier de Saint-Nicolas. Ils ont assisté à des scènes d'une rare violence dans leur quartier.
"On avait l’impression que c’était la guerre civile. C’est inadmissible que cette insécurité soit dans le quartier", martèle une habitante, "ma fille de 11 ans me dit Maman, j’ai peur, il faut qu’on parte".
Les violences ont éclaté après l'interpellation d'un jeune de 18 ans samedi dans le quartier pour "délits et outrage envers les forces de l’ordre". Suite à quoi une trentaine de voitures, appartenant à la Ville pour la plupart ont été endommagées, certaines brûlées. Du mobilier urbain a été détérioré.
La nuit suivante, les violences se sont poursuivies. Des heurs ont éclaté entre des jeunes et la police.
"Je n’avais jamais vu ça."
"Ça fait 53 ans que je suis ici, je n’avais jamais vu ça. Je suis bien dans ce quartier, je n’avais jamais eu de problèmes", souligne un habitant de 79 ans.
Un jeune résident partage cet avis et craint que ces actes de violence entachent la réputation de Saint-Nicolas. "C’était triste à voir. Nous vivons bien dans ce quartier, il n’y a jamais d’embrouille. Il ne faut pas mélanger tout le monde. Les jeunes ils sont très respectueux habituellement", souligne-t-il.
Une habitante qui vit dans le quartier depuis 34 ans, ne partage pas cet avis. "C’est toujours les mêmes bandes (…), ça n’a jamais été un quartier tranquille". Lassée de ce sentiment d'insécurité, elle compte déménager : "Je suis prête à partir n’importe où, même dans une caravane, ça m’est égal, je ne peux plus vivre ici", affirme-t-elle.
Un quartier avec "énormément d'atouts"
Parti à la rencontre des habitants, le maire de Laval, Florian Bercault (PS-EELV) déclare : "Il faut rétablir l’ordre, renforcer la présence de la police. C’est une demande des habitants".
Selon l'édile, "Il y a un phénomène conjoncturel d’un contrôle de police qui a mal tourné avec un sentiment de ne pas avoir été entendus, considérés, écoutés par la police. Cela démarre souvent d’une petite étincelle pour arriver malheureusement à une fièvre de violences (…) qui est inacceptable et qui vient stigmatiser un quartier qui a énormément d’atouts".
Suite à ces nuits de violences, deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Laval.