On vous explique pourquoi Lactalis veut réduire les volumes de lait collecté en France

Le groupe Lactalis a annoncé mercredi soir qu'il allait réduire à partir de fin 2024 les volumes de lait collecté dans les fermes françaises à destination des marchés internationaux. Les produits français devraient y gagner selon le géant laitier.

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Lactalis a annoncé dans un communiqué que le groupe réduira "de l'ordre de 450 millions de litres" sa collecte annuelle "de quelque 5,1 milliards de litres" de lait d'excédent auprès des éleveurs français.

Cette réduction des volumes collectés sera "progressive entre 2024 et 2030", afin d'amortir l'impact de cette décision "difficile" sur la taille des troupeaux de vaches à lait en France, et donner du temps aux éleveurs pour s'organiser.

La première étape de réduction porte sur 320 millions de litres et touchera surtout les zones Est et sud Pays de Loire d'ici 2026, soit 160 millions de litres de lait, ainsi que le non renouvellement d'un contrat avec une coopérative à horizon 2030 (160 millions de lait), précise le communiqué sans indiquer quelle sera la coopérative concernée.

Le groupe estime nécessaire "de se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés, car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux".

"C'est aujourd'hui une décision difficile pour nous qui étions toujours parvenus à collecter les surplus de lait en France et à les valoriser à l'international" ajoute Lactalis.

"Mieux valoriser le lait"

Le groupe estime que la réduction des volumes lui permettra de "mieux valoriser le lait" restant, "en cohérence avec la récente évolution" des formules de prix du lait.

"Lactalis, c'est le numéro un mondial du lait qui n'est pas capable de payer correctement ses producteurs", avait déclaré le 22 février dernier, Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne, alors que les agriculteurs avaient envahi le siège social du groupe en Mayenne.

Après des années de tensions agricoles sur le sujet, Lactalis avait fini par annoncer en avril une nouvelle formule de calcul du prix du lait revalorisant le prix payé aux éleveurs à 425 euros pour 1 000 litres, en prenant en compte un "prix de revient agricole", c'est-à-dire l'estimation de ce que doit recevoir un éleveur pour pouvoir gagner sa vie.

Avec cette revalorisation, le groupe avait alors prévenu qu'il réfléchissait à réduire la production laitière globale.

"Dans les prochaines semaines, Lactalis travaillera avec les organisations de producteurs pour construire les modalités d’accompagnement des producteurs concernés. Une attention particulière sera portée à l’identification de solutions adaptées pour chacun des producteurs", précise encore Lactalis.

Le mix-produit de Lactalis est composé de 50 % de produits de grande consommation vendus en France, de 20 % de produits de grande consommation vendus à l'export, et de 30 % de produits industriels vendus sur les marchés de "commodités laitières" (beurre, poudre de lait..) fortement soumises aux aléas des cours mondiaux.

Les agriculteurs inquiets

"Nous sommes inquiets pour les 120 fermes concernées sur notre région, en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée", écrit ce vendredi 27 septembre dans un communiqué la Confédération paysanne des Pays de la Loire.

"Avec la complicité des pouvoirs publics, le leader mondial du lait incite depuis des dizaines d'années les éleveurs et éleveuses à produire toujours plus, nous mettant en concurrence avec les fermes du monde entier", déplore la Confédération.

En 2020, le Conseil régional versait une subvention à l'industriel, à hauteur de 840.000€, pour l'acquisition de nouveaux équipements sur le site de Mayenne. Peut-être devrait-il songer à en demander le remboursement.

Confédération paysanne des Pays de la Loire

Communiqué de presse

"Nous serons vigilants à ce qu'aucun éleveur ne subisse un arrêt d'activité suite à cette décision", conclut la Confédération.

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