L'affaire remonte à 2017. Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été victimes de salmonellose, et atteints d'intoxications alimentaires liées à la consommation de lait en poudre produit par l'usine Lactalis de Craon, en Mayenne. Aujourd'hui, Lactalis réclame en justice plus d'un milliard d'euros au laboratoire Eurofins qui, selon l'industriel, n'avait pas détecté la présence de salmonelles dans le produit.
D'après le média d'investigation L'Informé, Lactalis réclame en justice plus 1,07 milliards d'euros à Eurofins. L'industriel estime que le laboratoire n'a pas mené correctement ses analyses et est responsable du scandale de la contamination aux salmonelles de laits infantiles.
Selon le site spécialisé, le géant mondial du lait a déposé fin mars une assignation au tribunal de commerce de Paris. Cette procédure vise deux filiales du laboratoire Eurofins (Eurofins laboratoire de microbiologie Ouest et Eurofins NDSC Food France) et leurs assureurs, XL Insurance et HDI Global.
Lactalis estime, dans l'assignation, que les deux filiales d'Eurofins sont "responsables du dommage subi (par Lactalis) consécutif à l'absence de détection par ces dernières de la contamination des produits à salmonella agona", indique L'Informé.
Des doutes sur la fiabilité des tests
Fin 2017 en France, 37 enfants, selon Lactalis, avaient été atteints de salmonellose et développé une intoxication pouvant s'avérer grave.
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Le lien avait été fait avec leur consommation d'un produit pour enfants, du lait en poudre des marques Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon.
Sollicité par l'AFP, Lactalis a indiqué ne faire "aucun commentaire sur les pièces figurant au dossier judiciaire".
Également contacté, Eurofins n'a pas réagi dans l'immédiat.
Dans un entretien aux Echos début 2018, le patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, avait désigné Eurofins, sans le nommer directement, en mettant en doute la fiabilité des analyses qu'un " laboratoire extérieur de référence avait effectué à Craon".
"Nous avons beaucoup de mal à comprendre comment 16 000 analyses réalisées en 2017 ont pu ne rien révéler. Nous avons des doutes sur la fiabilité de ces tests", avait alors déclaré M. Besnier.
À l'époque, en réponse, Gilles Martin, le PDG d'Eurofins avait estimé que la stratégie de défense de Lactalis consistant à "se défausser" sur Eurofins était "extrêmement malheureuse". Il avait alors défendu la "fiabilité" de ses analyses.
Dans une procédure séparée, Lactalis a été mis en examen en février, notamment pour tromperie aggravée et blessures involontaires.