Saviez vous qu'il existe deux vignobles en Mayenne ? L'un créé de toute pièce il y a 10 ans, et l'autre, ancien de plusieurs siècles. Et à chaque cuvée, ces deux productions entendent bien s'améliorer.
C’ est en 2013 que Claude Marquet, un Mayennais qui a réussit dans les affaires un peu partout dans le monde, décide d’installer des vignes sur son domaine.
A Préaux dans l’est de la Mayenne, son petit château fort (une ancienne ferme transformée de belle manière version Krak des Chevaliers) sera donc entouré de plants de vignes. Uniquement du blanc. Le Clos du Pin est né, devenant ainsi le 2ème vignoble du département. Une opération audacieuse, le territoire n’étant franchement pas connu pour ses grands crus.
Qu’à cela ne tienne, le viticulteur amateur va vendre régulièrement son vin pétillant, il faut bien l’avouer, pas toujours réussi.
Mais avec la remontée des températures, et plus d’expérience, les choses s’améliorent. Même si pour le propriétaire, le vrai secret d’un vignoble c’est le terroir :
"Ce n’est pas une question de météo, mais de terre" dit-il péremptoire. Avant de s’emporter si on lui parle du vrai Champagne :
"Ça c’est du marketing. Tout n’est pas forcement bon là bas..."
Il faut dire que l‘homme aime le style direct.
Mais depuis quelques temps il prend un certain recul et vient d’embaucher une maîtresse de chai qui a souhaité recentrer la gamme :
"On est sur deux cuvées de chardonnay", explique Lauraline Huaulmé, à nos confrères du Haut-Anjou.
"Le vin est vinifié sur place. Nous voulions que tout le monde puisse en profiter. Cela s’inscrit dans une volonté de réimplantation des vignes dans le Département."
Il y aura donc désormais « la Bulle du Pin », sorte de Vouvray un peu plus sec. Et un vin blanc : le M53. M comme Marquet, et 53 comme le département et le nombre de rangs de vignes. Deux nouveautés présentées au public en novembre dernier.
La technicienne et régisseuse est donc en train de revoir totalement la production. Terminées les cuvées baroques se dégustant surtout par curiosité. Sous sa houlette, le Clos du Pin veut garantir la qualité.
Auparavant disponible uniquement à la propriété ou chez un seul caviste, ces deux produits seront désormais distribués plus largement. Et à des prix revus à la baisse.
"Il y a vraiment une volonté de proposer un vin local qui devrait s’imposer dans notre région"
souligne Pascal Plessis, caviste-photographe à Château-Gontier-sur-Mayenne.
A 20 km plus au sud, nous voici à Saint-Denis-d’Anjou, joli petit bourg et petite Cité de Caractère. Ses halles notamment sont remarquables.
Mais aujourd’hui l’attraction locale c’est le « Domaine de la Morinière ».
Un chenin blanc hérité d’une époque ou des centaines d’hectares produisaient du vin de table à destination de la Bretagne et du Mans.
C’était au XVIème siècle nous apprend le magazine écrit par des historiens "l’Oribus". Avant que la crise du phylloxera, 3 siècles plus tard ne fasse disparaître toutes les vignes.
Donc ici, un petit carré a été préservé, géré par une association.
Production : environ 3000 bouteilles pratiquement toutes vendues à chaque saison.
Et ce modeste petit blanc révèle au gré des cuvées de belles surprises. Là encore, il y a eu du bon et du moins bon. Mais le standard est désormais contrôlé, et les goûteurs rarement déçus.
Pour se procurer ce vin, il faut s’adresser à l’Office du Tourisme de Saint-Denis-d'Anjou.
Et bien évidemment, que ce soit le Clos du Pin ou la Morinière, au delà de la satisfaction du palais, c’est aussi l’originalité de ces vins qui continueront de séduire les acheteurs.