Pétition, avocat, homophobie... Quand les cloches des vaches sèment la discorde dans un petit village

Dans le nord de la Mayenne, des habitants disent se plaindre non pas du bruit des vaches, mais de leurs cloches. Un agriculteur en a installé au cou de certaines de ses bêtes. Une pétition manuscrite aurait été rédigée pour retirer ces cloches.

À Villepail, en Mayenne, 20 cloches suffisent à attiser les tensions.

Il y a d'un côté Pierre Damonneville, agriculteur de 45 ans, installé dans la commune depuis huit ans. De l'autre, des habitants qui s'estimeraient gênés par les cloches qu'arborent, autour de leur cou, certaines vaches de l'élevage de cet agriculteur.

Le conflit part de ces bruits de cloches, que certaines personnes estiment incommodants. Il faut ajouter aussi une pétition, qui aurait recueilli une soixantaine de signatures. Objectif : que l'agriculteur retire les cloches accrochées au cou de ses bêtes.

Chacun y va de ses arguments. Pour l'heure, le contexte est tendu dans la commune.

Des cloches sur certaines vaches

Avec ses 100 vaches laitières et 20 vaches nourrices, Pierre Damonneville ne s'attendait pas à cette polémique. Ses terrains sont situés entre "190 et 350 mètres d'altitude".

"La zone est hyper vallonnée, il est impossible d'entendre les cloches à cette distance. Seuls deux habitants sont concernés par le problème, de par la proximité. Le reste est entre 1 à 3 km de l'exploitation, c'est de la méchanceté", estime-t-il. 

Il est installé sur trois sites : "Deux sont situés sur Villepail, distants de 2 km, et un autre à 5 km, dans la commune d'à côté. Les vaches nourrices ne sont pas sur le site des vaches laitières." Lorsque nous l'avons interrogé, l'agriculteur reconnaît que 20 d'entre elles portent des cloches. 

Une pétition et plusieurs griefs

À en croire l'agriculteur installé depuis 2016, une pétition manuscrite circulerait donc en ce moment. "Une soixantaine d'habitants", selon lui, mécontents du bruit qu'occasionneraient ces cloches. C'est une des raisons pour lesquelles il a choisi de prendre un avocat.

"C'est pour stopper la méchanceté. Je souhaite avoir accès à cette pétition, par mon avocat. Savoir qui en est à l'origine, qui a signé. Personne n'est venu me rencontrer par rapport à ça : je l'ai découvert par le contrôle, début avril", relate Pierre Dammonneville. 

Il avait déjà été contrôlé, il y a 5 ans : "Il y avait eu un consensus, celui de ne mettre les vaches laitières dans la pâture, qu'en journée, entre 8 heures et 17 heures. Désormais, il est exigé que je retire tout : on n'est pas en montagne, donc on ne met pas de cloches."

L'agriculteur ajoute qu'il a pris la suite du maire, "qui exploitait la ferme avant (lui)". Etabli avec son conjoint, il n'exclut pas non plus un fond plus personnel. "Il y a de l'homophobie aussi également, on cherche à m'abattre", se désole-t-il.

Côté commune, nous avons cherché à joindre le maire, Alain Blottière. Peine perdue, ce mardi 7 mai, puisqu'il s'agit d'un des jours de fermeture du bâtiment municipal. Chez nos confrères de France Bleu Mayenne, l'équipe municipale s'opposait toutefois aux propos de l'agriculteur. 

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