Depuis 30 ans, Quelaines-Saint-Gault, petite commune au sud de Laval, met à disposition des sans-abris un studio qu'ils peuvent occuper l'espace d'une semaine. Un hébergement d'urgence en milieu rural pour poser ses bagages et se reposer quelques jours sans se soucier du lendemain... Un dispositif plutôt rare à la campagne.
Une petite cuisine, un lit et une salle de bains... Depuis trente ans, la petite commune de Quelaines-Saint-Gault, en Mayenne, dispose d'un logement pour accueillir les sans-abris.
Un studio où ils peuvent séjourner une semaine entière, du lundi matin au lundi suivant. Sept jours, au calme, pour se reposer, se doucher, manger. Et décompresser sans avoir à se soucier du lendemain.
Pour en bénéficier, pas besoin de passer systématiquement par le 115, le numéro d'urgence sociale, la personne peut appeler directement la mairie. "Elle peut même réserver le studio à une date qui lui convient, pour une durée maximale de 7 jours", ajoute Patrice Moreau, directeur général des services à la mairie de Quelaines-Saint-Gault. "Ça arrive même que certaines personnes se présentent directement à l'accueil...".
Quand ils rentrent dans le studio, je vois leurs yeux qui s'écarquillent...
Chantal MeneuxBénévole en charge de l'accueil des sans-abris
Le "locataire" est alors accueilli par l'un des huit bénévoles de la commune, qui lui ouvre les portes du studio, avant de lui remettre les clefs. Un moment que Chantal Meneux apprécie tout particulièrement. "Ce n’est pas le grand luxe, mais c'est chez eux", raconte la bénévole, "et quand ils rentrent dans le studio, je vois leurs yeux qui s'écarquillent...".
Ici, c'est calme, on peut dormir sur ses deux oreilles
Patrice MoreauDirecteur général des services à Quelaines-Saint-Gault
L'hébergement d'urgence à la campagne n'a rien à voir avec les foyers proposés dans les grandes villes, régulés par le numéro d'urgence sociale, le 115. "D'une part, ils sont pris d'assaut et les conditions d'hygiène laissent à déplorer... Sans parler des vols, du bruit, de l'insécurité qui règnent dans ces foyers", explique Patrice Moreau. "Et on y passe que la nuit. À 8 heures le lendemain matin, tout le monde est prié de s'en aller".
De la nourriture à leur arrivée
Ici, le résident n'a rien à payer, c'est entièrement gratuit. "Quand il rentre dans le studio, il y a même de la nourriture qui l'attend dans le frigo pour le dépanner les premiers jours", précise Patrice Moreau. Il peut aussi laver son linge, passer des appels téléphoniques, accéder à la salle informatique. Et si besoin, il peut compter sur l'aide des bénévoles. "En général, une fois installés, ils ne sortent pas beaucoup. Ils profitent d'avoir cet hébergement rien qu'à eux pour se reposer, loin des tumultes de la ville".
Et pourtant, cet hébergement reste parfois vacant plusieurs semaines, faute de transports en commun pour desservir ce village de 2000 habitants, au sud de Laval. "Avant, il y avait des cars qui desservaient Quelaines-Saint-Gault, mais depuis sept ans, ce n'est plus le cas. C'est dommage...", regrette Chantal Meneux.