En l'espace d'une semaine, cinq squats et un campement "illicite" ont été évacués à Nantes, Rezé et Angers.
Ce mercredi 14 octobre, deux squats ont été évacués, à Nantes, pour l'un, et Rezé, commune attenante, pour l'autre.
Ce mercredi matin, à 9h, "un bâtiment, situé boulevard Gabriel-Lauriol à Nantes et dont le constat d'occupation illégale par des squatteurs sans droit ni titre, avait été établi par huissier le 22 juillet 2019, a été évacué en application de deux décisions judiciaires prononçant l’expulsion, écrit la préfecture de Loire-Atantique dans un communiqué, précisant que "l'évacuation de ce bâtiment s’est déroulée dans le calme."
Au moment de l'arrivée de l'huissier de justice, accompagné des forces de l'ordre, 26 hommes étaient présents à l’intérieur du bâtiment.
Pour la préfecture, cette expulsion est "l’application de deux ordonnances de référé du 3 octobre 2019 pour les 1ers et 2d étage du bâtiment et du 12 mars 2020 prononçant l’expulsion des occupants sans titre de ce bâtiment", retardée par la situation sanitaire.
Les services d'urgence étant saturés, les 26 personnes expulsées n'ont pas trouvé de solution d'hébergement et ont dû passer la nuit dehors. Le collectif du Droit au logement (DAL) regrette ces conditions. "Même si on n'est pas dans la trêve hivernale, ça ne veut pas dire qu’il ne fait pas froid et que les conditions ne sont pas difficiles. Ce n’est pas parce qu’on les met dehors, qu’ils disparaissent."
Ce mercredi matin, un autre bâtiment a fait l'objet d'une évacuation sur la commune de Rezé. Selon nos informations, 80 personnes auraient été évacuées d'un bâtiment. Selon l'association L'Autre Cantine, une vingtaine de personnes, principalement originaires du Tchad seraient ce mercredi soir sans solution d'hébergement.
Déjà lundi, à Rezé, un squat avait été évacué.
Il s'agit d'"une maison occupée illégalement par des squatteurs sans droit ni titre depuis le 15 septembre 2019", selon la préfecture,
Une ordonnance de référé avait été prise par le tribunal judiciaire le 5 décembre 2019. Le 5 juin 2020, le juge de l'exécution avait débouté les occupants de leur demande de sursis à exécution. Là aussi, la situation sanitaire avait retardée l'évacuation du bâtiment, qui s’est déroulée dans le calme, selon la préfecture qui précise que "six personnes étaient présentes à l’intérieur" du bâtiment.
A Angers également
Vendredi dernier, la préfecture du Maine-et-Loire a fait évacuer deux squats à Angers où résidaient une quinzaine de personnes occupant depuis plus d’un an, "sans droits ni titres", un immeuble appartenant à la ville d’Angers et une maison propriété de la SOCLOVA, Société d'Economie Mixte de Construction et de Gestion de Logements de la Ville d'Angers,"dans des conditions de salubrité et de sécurité indignes".Concernant le premier squat, 37 rue Boreau à Angers, un jugement d’expulsion avait été rendu le 10 mars 2020 à l’encontre des "occupants illégaux d’un immeuble de deux étages appartenant à la ville d’Angers. Les six personnes supposées occuper les lieux (1 Français et 5 personnes d’origine étrangère) sont expulsables depuis le 10 septembre dernier".
Dans le second squat, situé 25, rue Demazières à Angers, le jugement d’expulsion datait du 30 octobre 2019 à l'encontre des "personnes (essentiellement d’origine étrangère) occupant de manière illicite depuis août 2019 une maison avec jardin lui appartenant et vouée à être réhabilitée pour un projet d’habitats partagés inclusifs. Les squatteurs étaient expulsables depuis le 10 juillet dernier".
6 personnes dont 2 enfants étaient présents lors de cette évacuation. La préfecture affirme leur avoir trouvé des solutions temporaires d’hébergement "au regard de la situation sociale et administrative des occupants. Les services de la préfecture étudieront notamment les conditions de droit au séjour pour les personnes étrangères".
Mercredi 7 octobre, c'est un campement illicite "occupant le domaine public routier le long de la voie ferrée à Saint-Barthélemy-d’Anjou" qui a été évacué.
"Cette décision a été motivée par les conditions d’insalubrité constatées dans ce qui s’apparente à un bidonville, constitué d’une trentaine de caravanes roulantes ou non, et de cabanes de fortune, a expliqué la préfecture du Maine-et-Loiredans un communiqué, justifiant cette évacuation par le fait que le campement abrite une cinquantaine de personnes, dont une dizaine d’enfants, dans des conditions sanitaires intolérables, sans raccordement à l’eau et sans sanitaires, se branchant illégalement au réseau électrique à leurs risques et périls, depuis juin 2019. La proximité des entreprises et de l’axe routier longeant le parking est source de troubles et risques, notamment pour les enfants qui y vagabondent".