Bruno Retailleau, le président (LR) de la région Pays de la Loire, a lancé jeudi une pétition pour exiger du gouvernement l'évacuation de la zone prévue pour le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le texte réclame l'évacuation de la Zad, la Zone d'aménagement différé rebaptisée "Zone à défendre" par les opposants à l'aéroport, ainsi que "le respect de la loi, la fin des occupations illégales de terrains et la fin des violences à Notre-Dame-des-Landes", écrit la Région dans un communiqué.
Selon ce texte, "plus de 200 exactions liées à la Zad et aux zadistes ont été recensées : squats des habitations, routes coupées, dégradations de biens publics et privés, engins de chantier incendiés, entreprises intervenant sur le chantier saccagées".
La Région évoque aussi les "forces de l'ordre attaquées, journalistes et scientifiques menacés, caillassage du juge en charge des expropriations, pillage d'un camion de marchandises, racket des habitants contraints d'ouvrir leur coffre de voiture et de donner leurs courses". "Cette situation ne peut plus durer", affirme le conseil régional.
"Zone à reprendre".
Lors de la présentation de cette pétition à la presse ce jeudi après-midi, Bruno Retailleau a précisé qu'il ne "souhaitait pas revivre le dossier de l'autoroute A831" abandonné en juillet 2015.Pour le président de la région des Pays de la Loire, la Zad est une "zone à reprendre". Il estime qu'en aucun cas elle ne doit devenir "une base arrière pour toutes les causes futures à défendre" .
Bruno Retailleau a aussi précisé qu'il s'était entretenu au téléphone au sujet de Notre-Dame-des-Landes mercredi soir avec la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
Il a également rédigé un courrier commun avec Johanna Rolland, la maire de Nantes, et Philippe Grosvalet, le président du Conseil Départemental de Loire-Atlantique. Dans ce courrier destiné au président de la République, les trois élus demandent audience à François Hollande au sujet du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le 25 janvier dernier, le juge de l'expropriation du TGI de Nantes avait ordonné l'expulsion des derniers habitants, quatre agriculteurs et onze familles, installés sur le périmètre de construction de l'aéroport, auxquels sont venus s'ajouter quelque 200 "zadistes" installés dans des logements de fortune en pleine forêt.
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a toutefois affirmé dimanche qu'il n'y aurait pas d'évacuation des lieux par la force.
Mais le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a annoncé mardi devant le Sénat que l'automne prochain serait "le moment décisif pour l'engagement effectif des travaux" de l'aéroport.