VIDEO. Réforme des retraites : une mobilisation un peu à la baisse pour ce 3ème rendez-vous, témoignages de manifestants à Nantes, Ancenis et Laval

La plupart des manifestations avaient lieu ce mardi matin en Pays de la Loire. On constate à nouveau une forte mobilisation mais en baisse par rapport au 31 janvier.

Alors que les débats ont commencé de façon houleuse cette semaine à l'Assemblée Nationale, la troisième mobilisation contre la réforme des retraites a lieu ce mardi.

10h à Saint-Nazaire et Angers, 10h30 à Nantes, 11h à Laval. Pour Le Mans et La Roche-sur-Yon, le rendez-vous était en début d'après-midi.

"Quand on a travaillé 40 ans, c'est déjà bien assez"

A Ancenis, parmi ceux qui se sont retrouvés devant la station Esso, il y a Jo. Ce militant FO était déjà en grève et manifestait les 19 et 31 janvier. C'est donc son troisième jour de mobilisation. Salarié chez Manitou, le fabricant de chariots élévateurs, gros employeur local, environ 1500 personnes dans cette ville à l'est de Nantes, Jo refuse l'idée d'une carrière encore rallongée.

"On ne voit pas pourquoi on nous demande de travailler plus alors que l'on sait que les patrons ne veulent plus de nous à un âge trop élevé, dit-il. Cette réforme va créer plus de chômeurs. Quand on a travaillé 40 ans, c'est déjà bien assez."

Voir le reportage à Ancenis de Cyril Dudon, Antoine Ropert et Florence Thibert.

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Manifestation à Ancenis contre la réforme des retraites ©France Télévisions Cyril Dudon, Antoine Ropert et Florence Thibert

Jo a 43 ans et 20 ans chez Manitou, en production. Il craint d'être moins productif en vieillissant.

"Il y a tellement de jeunes qui recherchent du travail et qui sont plus compétitifs que nous" fait remarquer Jo qui redoute que les fins de carrière se fassent au chômage ou en arrêt de travail.

"Si le gouvernement n'entend pas la démocratie de la rue, il n'entendra rien."

Jo, manifestant à Ancenis

Ancenis et Saint-Géréon, les deux communes proches, totalisent 10 000 habitants. Les 6000 manifestants de la précédente journée de mobilisation ont montré la forte motivation de la population contre cette réforme.

"C'est tout un panel de la population française qui est représenté dans les manifestations", fait remarquer Jo qui espère que le mouvement ne se fatiguera pas après les vacances de février et attend des confédérations syndicales un message fort pour poursuivre cette lutte.

Selon la CGT, il y aurait eu ce mardi matin 5000 personnes à Ancenis, 2500 selon la Préfecture.

"Avec cette réforme, on précarise la société"

A Nantes, la mobilisation était moins forte que le 31 janvier, mais cela restait tout de même impressionnant. 

Maria est là, avec sa fille dans une poussette. C'est la troisième mobilisation aussi pour cette mexicaine venue dire ici l'importance de protéger les droits à la retraite.

"Au Mexique, dit Maria avec son joli accent, il n'y a pas beaucoup de droits sociaux comme ici. C'est important de les garder. Quand on n'a pas tous ces soutiens, c'est la vraie galère, c'est la violence. "

Maria est maraîchère du coté de Vallet. "Je suis paysanne" aime-t-elle dire. "Avec cette réforme on précarise la société dit-elle. Quand tu cherches du boulot à 60 ans, c'est plus compliqué, ce sont des gens qui sont précaires. Je veux que ma fille vive dans une société où il y a de la solidarité."

Maria fête son anniversaire ce 7 février. Elle à 36 ans.

Manifester pendant la pause déjeuner

Mathieu, lui, est informaticien, s'il est venu aux autres manifestations et à celle-ci, c'est un peu avec le sentiment que ça ne servira pas à grand-chose. Il perd 200 € par jour de grève mais veut croire que ça vaut la peine de dire son opposition à cette réforme. "C'est aussi pour conserver les acquis de 68" dit-il.

Dans le cortège qui grossit de rue en rue, on croise des manifestants qui ne sont pas en grève mais profitent de leur pause déjeuner pour venir gonfler les rangs.

Selon les syndicats, 45 000 personnes ont manifesté à Nantes ce 7 février contre 60 à 65 000 le 31 janvier. La préfecture donne le chiffre de 20 000 à Nantes.

A Saint-Nazaire, la CGT chiffre à 15 000 le nombre de manifestants. 10 200, selon la préfecture de Loire-Atlantique.

1200 personnes ont défilé à Châteaubriant.

"Les collègues sont déjà cassés à 57 ans"

A Laval, la foule est là ce mardi encore. Maxime qui est infirmier à l'hôpital depuis 12 ans est parmi les manifestants.

"Je ne me vois pas travailler dans le milieu hospitalier jusqu'à 64 ans, voire plus, dit-il, vu la détérioration des conditions de travail. Les collègues sont déjà cassés à 57 ans."

Il est venu défiler avec des collègues de gériatrie et d'autres qui travaillent de nuit "pour 1,14 € de plus de l'heure" précise-t-il. 

Voir le reportage à Laval de Pierre-Erik Cally, Florie Cotenceau et Sophie Boismain.

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Manifestation contre la réforme des retraites à Laval ©France Télévisions Pierre-Erik Cally, Florie Cotenceau et Sophie Boismain

Maxime ne sait pas s'il y a plus ou moins de monde que le 31 janvier mais il espère une forte mobilisation pour le prochain rendez-vous de samedi. "Ce sera un moment de convivialité et de partage" dit-il.

Certains se réservent pour le samedi 11 février

Pour Franck Elie, le secrétaire départemental de la CGT en Mayenne, cette manifestation reste significative de la motivation à lutter contre la réforme des retraites. 8000 personnes ont défilé à Laval, contre 10 000 le 31 janvier.

"Quelques personnes ont fait le choix de se réserver pour la manifestation de samedi, dit-il. La mobilisation reste massive à Laval. Le mécontentement est toujours présent, la grogne est toujours d'actualité."

C'est également le point de vue de son collègue du Maine-et-Loire, Xavier Dupeyroux, secrétaire de l'UD CGT 49, qui constate, lui aussi, des chiffres en baisse dans son département. 9000 à Angers (13 000 le 31 janvier), 3000 à Cholet et 2500 à Saumur.

"Pour une troisième manifestation, on est quand même satisfaits, dit-il. Pour certains, trois jours de grève ça commence à compter."

15 000 manifestants au Mans

Selon la préfecture du Maine-et-Loire , 6500 personnes ont manifesté à Angers, 3000 à Cholet et 2000 à Saumur.

Au Mans, 15 000 personnes ont participé à cette mobilisation (source syndicale), là aussi, un chiffre inférieur à la précédente journée d'action. "Il faudra prendre en compte la manifestation de samedi (11 février). Ça reste un niveau très très fort de mobilisation" déclare Christophe Fontanié, le secrétaire départemental de la CGT 72.

Enfin, en Vendée, les syndicats donnent le chiffre de 8000 manifestants à La Roche-sur-Yon et 1000 à Fontenay-le-Comte dont beaucoup de jeunes.

Ce samedi, un rassemblement est annoncé place Napoléon, à La Roche-sur-Yon.

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