Pour acheter d'occasion, il y a les vide-greniers, les brocantes, les sites internet spécialisés. Il y a aussi, de plus en plus, de Ressourceries qui proposent des objets de seconde main. Quel avenir pour ces boutiques ?
Consommer moins et mieux va devenir une urgence dans nos sociétés, largement polluées par le consumérisme et les déchets. Le marché d'occasion est depuis longtemps une réponse à cette nécessité. Mais les Ressourceries encore plus, car elles reçoivent des dons qu'elles commercialisent au moindre coût. Créant, aussi, des emplois. Il y a un an des nouvelles règles sur les emplois aidés les à obliger à revoir leur modèle économique.
A Rennes et à Nantes des exemples très différents
Un mercredi matin comme un autre devant la Ressourcerie de l'Ile à Rezé, tout près de Nantes. Dès l'ouverture, plusieurs dizaines de personnes sont là pour partir à la recherche de bonnes affaires mais pas seulement. Elles reconnaissent que les prix bas peuvent jouer dans leur décision d'achat, mais ici comme ailleurs c'est au coup de coeur, avec l'objet, que l'on fonctionne. Cette mère de famille vient de trouver un lampe:
Une autre va d'une allée à l'autre, l'oeil en alerte:Une lampe à 2 eurois pour la chambre des enfants, c'est rien du tout.
Une chose est sûre, c'est ici que l'on trouvera la table formica des années 60 pour quelques euros. Vous savez cette table à rallonge, jaune, verte ou bleue, aux pieds en inox, de notre enfance, qui se négocie un peu plus cher sur des sites de brocante...Et il y a aussi le côté vintage, qui est à la mode. J'aime bien.
Depuis le début, c'est une association qui assure le fonctionnement de cette Ressourcerie. Ouverte en 2009, il y a près de 10 ans, elle s'appuyait à l'origine sur des bénévoles puis sur des emplois d'insertion. Mais il y a un an, ces emplois subventionnés ont été fortement réduits. la Ressourcerie a alors dû totalement revoir son modèle économique. Laurence Loussel, directrice de la Ressourcerie de l'île est plutôt satisfaite des emplois créés ici.
Pour se renouveler, la Ressourcerie de l'Ile a donc fait le choix d'une équipe importante avec une grande majorité de CDI. Un pari sur l'avenir avec déjà un premier constat : un an après sa mise en place, le nouveau modèle reste pour l'instant encore fragile.Ici, c'est 32 salariés. 27 sont en CDI, il reste quelques emplois d'avenir et 2 contrats aidés
Direction rennes et changement de décor et changement d'échelle, aussi. Nous passons dans la petite boutique de la Belle Déchette. Ouverte en septembre 2017, il y a tout juste un an, elle est située à deux pas du centre-ville de Rennes. Ce tout nouveau lieu joue la carte d'une ressourcerie tendance, à taille humaine. Julie Orhant, directrice de la Belle Déchette, mise le cocooniing à la mode chez le consommateur.
L'ouverture d'une nouvelle boutique, toujours à Rennes, est programmée pour octobre. Le modèle de la Belle Déchette fonctionne avec beaucoup de bénévoles, une trentaine, 1 seul CDI, 1 CDD et 4 emplois aidés. Avec des déjà des perspectives pour les années à venir.L'idée c'est faire que les clients puissent imaginer chez eux ... une table sympa...
Développement du concept
Il y a 150 Ressourceries en France, 12 dans l'Ouest et ce nombre progresse. Et le nombre d'objets déposés augmente également.
Quelque soit le modèle, l'avenir des Ressourceries passera pour partie par des aides publiques renforcées mais aussi par une prise de conscience citoyenne. Aujourd'hui, sur l'ensemble des déchets produits on estime à 1%, seulement, la quantité récupérée par les réseaux de ré-emploi et de recyclage.
Reportage