La municipalité de Coulaines, près du Mans (Sarthe), appelle au rassemblement lundi 3 juillet à 12h devant la mairie pour demander un retour au calme. L'hôtel de ville de la commune a été incendié dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, au cours d'émeutes survenues en réaction à la mort de Nahel. Le jeune homme de 17 ans a été tué par balle lors d'un contrôle policier à Nanterre le 27 juin.
Les vitres qui encerclent l'entrée de la mairie de Coulaines (Sarthe) sont parsemées d'impacts blancs prolongés par des fissures. À l'intérieur, l'accueil porte les marques noirâtres de l'incendie survenu dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Plusieurs personnes ont tenté de s'y introduire et ont dirigé des tirs de mortiers contre le bâtiment. Les émeutiers ont commis ces dégradations dans un contexte de révolte nationale au sein des grandes villes de France, après la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Le maire de Coulaines, Christophe Rouillon, refuse de voir un lien entre les deux événements et met en cause un "acte de voyoucratie". Il appelle, de concert avec son conseil municipal, à un rassemblement devant l'hôtel de ville ce lundi à 12h, pour appeler au calme et "défendre la République et le service public".
La mairie est désormais accessible par le square Weyhe, à l'arrière du bâtiment, dans la salle du Petit Closeau. Un "accueil restreint au public" a été mis en place par les services municipaux, qui ne peuvent plus utiliser l'accueil principal en raison de son état.
"Les titres de Carte nationale d'identité et de passeports sont en sécurité, mais leur remise aux usagers est pour le moment indisponible, car le matériel informatique dédié a été détruit", précise la commune. Plusieurs machines biométriques ont été endommagées.
"Ce qu'il y a de rageant dans cette affaire, c'est que les personnes qui habitent dans les quartiers qui ont fait l'objet de ces attaques attendent beaucoup, et c'est normal, des services publics. Il nous revient de faire redémarrer le plus vite possible ces services publics", estime Emmanuel Aubry, préfet de la Sarthe, affirmant que les services de l'État doivent "soutenir et aider" ce redémarrage.
Les services publics continuent
"Notre message est qu'il y a une continuité de service public. Heureusement, toute la mairie ne s'est pas embrasée, les pompiers sont arrivés rapidement, détaille Christophe Rouillon, l'accueil de la mairie est à l'arrêt, les agents sont en poste, mais il y aura une reprise progressive, il y a un travail de remise en place, au niveau informatique et dans les locaux."
L'édile attend de voir comment l'État va soutenir la commune lors des travaux à venir, mais aussi à plus long terme, dans l'accès à des moyens adaptés pour assurer davantage de cohésion sociale.