Une nouvelle nuit d'émeutes a secoué la région Pays de la Loire depuis vendredi soir. De nombreux bâtiments ont été la cible de pillages ou d'incendies. Les villes de Saint-Nazaire et d'Angers ont été les plus touchées dans la nuit.
À Angers
Dans la nuit, des dizaines de voitures ont brûlé sur un parking situé dans le quartier de la Roseraie, au sud d'Angers.
Le commissariat de police d'Angers, dans le secteur de Monplaisir, a également été attaqué par les émeutiers dans la nuit. La police judiciaire devrait passer dans la matinée pour constater les dégâts.
Plusieurs vidéos ont par ailleurs fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, avec la présence présumée du groupuscule d'extrême-droite Alvarium, dissous en 2021 par Gerald Darmanin, dans le centre-ville d'Angers.
On peut y voir un groupe d'hommes masqués, armés de battes de base-ball et de matraques, attaquer des manifestants à proximité de la rue Cornet, où se situait l'ancien local du groupuscule d'extrême-droite.
Alvarium avait été dissous à cause de "faits de violences" et à cause d "un discours et des idées assimilant l'immigration et l'islam à des menaces que les Français doivent combattre", comme exprimé dans le décret de dissolution.
Dans un communiqué, le maire d'Angers a déploré "les violences et les dégâts causés" au centre communal, à la crèche, au relais mairie et à d'autres équipements publics et commerces.
Onze personnes ont été interpellées suite aux événements d'hier soir à Angers. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour port d'arme suite aux affrontements entre manifestants et groupuscule d'extrême-droite.
À Saint-Nazaire
Depuis 21 heures hier soir, les tirs de mortiers se sont multipliés à Saint-Nazaire, notamment dans le centre-ville, nous a rapporté l'une de nos journalistes sur place.
Un bar a été brûlé, des boutiques pillées au Paquebot et au Ruban Bleu. Un Mc Do et un magasin Foot Locker ont été attaqués.
Le magasin, situé dans le centre commercial Ruban bleu à Saint-Nazaire, a été vandalisé et en partie pillé.
Des feux de poubelles ont été allumés un peu partout dans le centre-ville. Les auteurs sont souvent de jeunes individus, entre 15 et 17 ans, a pu constater notre journaliste.
À Nantes
À Nantes, la situation s'est rapidement tendue vendredi 30 juin dès le début de soirée lors de la manifestation contre les violences policières interdite par la préfecture.
Des feux de poubelles ont été allumés, des engins de chantier et des vitrines ont été vandalisés au cri de "Justice pour Nahel", a pu constater notre journaliste sur place.
La mairie annexe de la Boissière, déjà attaquée dans la nuit de jeudi à vendredi, a de nouveau été incendiée par les émeutiers. Plusieurs véhicules ont été brûlés dans la nuit, comme ont pu le constater nos journalistes ce matin.
Suite aux différents débordements, la Tan a annoncé que les bus et les tramways de la ville ne circuleront plus après 20 heures, ce samedi 1ᵉʳ juillet, comme cela avait déjà été décidé pour le vendredi 30 juin.
Une décision qui fait écho au busway interpellé et incendié par les émeutiers dans la nuit du 29 au 30 juin, à l'arrêt Clos-Toreau.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait également demandé hier à tous les préfets de France de faire en sorte que tous les bus et tramway ne circulent plus après 21h.
Au Mans
Au Mans, des tirs de mortier ont secoué le centre-ville et son agglomération dans des communes comme Coulaines ou Allonnes.
À Coulaines, plusieurs personnes ont tenté de s'introduire dans l'hôtel de ville, des tirs de mortiers ont été dirigés contre le bâtiment, dans lequel un incendie s'est déclenché par la suite.
Sept véhicules ont été incendiés dans la nuit selon la préfecture.
Le maire de Coulaines, Christophe Rouillon, a déploré une attaque qui "n'a rien à voir avec Nahel".
La préfecture de la Sarthe a annoncé avoir procédé à une vingtaine d'interpellations dans la soirée de vendredi.
À La-Roche-sur-Yon
Dans la préfecture vendéenne, les tensions se sont cristallisées dans le quartier de la Garenne, où des feux d'artifice ont été lancés par les émeutiers.
Ils se sont aussi attaqués au commissariat de police du quartier, ainsi qu'au bureau de tabac et à la pharmacie.
En Mayenne
Les tensions semblent se calmer du côté de la Mayenne. La préfète du département a déploré "quelques tirs de mortiers à Laval" et "plusieurs incendies volontaires de containers".
La préfecture a informé "qu'aucun bâtiment public n'a été incendié et aucun magasin n'a fait l'objet de dégradation ni de pillage."
Pour rappel, Laval avait connu des violences urbaines dans la nuit de mercredi à jeudi, un restaurant McDonald's a été entièrement détruit par un incendie.