Intérim médical : l'entrée en vigueur de la loi RIST inquiète à l'hôpital du Bailleul en Sarthe

Les personnels soignants de l'hôpital du Bailleul en Sarthe manifestaient le 27 mars dernier demandant la suspension de la loi RIST, s'inquiétant des risques de fermeture de services. Cette loi entre en application ce lundi 3 avril.

Médecins, infirmières, élus, ont manifesté ce lundi 27 mars devant l'hôpital du Bailleul en Sarthe, inquiets des effets néfastes de l'application de la loi Rist. Déjà reportée il y a un an et demi, cette loi plafonne notamment la rémunération des médecins intérimaires à 1 390 euros pour 24 heures de travail. Elle doit entrer en application à compter du 3 avril prochain. 

Les soignants dénoncent une loi qui risque de mettre en péril le fonctionnement des services de cet hôpital de proximité, notamment les urgences et la maternité.

"Il faudrait se questionner sur les besoins"

"Plafonner et vouloir réguler, pourquoi pas ?", souligne ainsi Christel Baldet, infirmière anesthésiste et vice-présidente du collectif Santé en danger. Mais avant de se questionner sur le pourquoi de l’intérim, il faudrait se questionner sur les besoins. Il n’y a plus assez de médecins, et depuis des dizaines d’années, on a recours à l’intérim médical."

Pourquoi cette loi n’est pas appliquée dans le privé ? Nous réclamons que cette loi soit suspendue, qu’on retravaille le sujet, qu’on anticipe les problèmes avant qu’ils soient là.

Christel Baldet

Infirmière anesthésiste, vice-présidente du collectif Santé en danger

Parmi les médecins intérimaires auxquels fait appel l'hôpital, nombreux sont les anesthésistes, des spécialistes indispensables notamment en bloc opératoire et en maternité. 

 "La vraie problématique, c’est la permanence des soins et la sécurité au sein même de l’établissement hospitalier. S’il y a une détresse vitale, il faut qu’on ait la capacité de la gérer", s'inquiète Valérie Chalain, médecin hospitalier en gériatrie et soins palliatifs. 

"En l’état on peut tenir 15 jours, mais au-delà c’est la fermeture du bloc opératoire, de la maternité. C’est gravissime. Vous n’aurez plus que Le Mans pour la maternité publique !, s'insurge Christel Baldet.

Un manque d'attractivité des établissements publics

Si l'application de la loi peut motiver certains médecins à signer un contrat, d'autres risquent de s'éloigner durablement de l'hôpital public. "Les gens partent vers le privé parce que les conditions de travail sont souvent meilleures", remarque ainsi Valérie Chalain qui souligne aussi le manque d'attractivité des établissements publics.

Reportage de Charles Le Mercier, Marc Yvard et Gaétan Danré

Les élus du territoire du sud de la Sarthe ne sont pas opposés à cette loi, censée réguler la rémunération des intérimaires, mais ils s'inquiètent des conséquences pour l'accès aux soins des habitants.

" La loi ne prend pas en compte les différences de territoires. Il y des territoires plus en tension que d’autres", remarque ainsi Elise Leboucher, députée LFI de la Sarthe. "Cette loi réduit la rémunération des intérimaires, mais elle ne parle pas de la revalorisation des titulaires dans l’hôpital public", ajoute-t-elle.

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