Rien à redire là-dessus : le bâtiment incriminé fait 75 centimètres de moins. Seul problème, le promoteur de cet ambitieux programme immobilier, Kaufman & Broad, avait annoncé, repris en chœur par la municipalité et les architectes des bâtiments de France, que la tour Renaissance, c'est son nom, ne serait pas visible depuis la place principale. Promesse non tenue, donc !
Délivrée en 2015, l'autorisation du permis de construire est assortie de la prescription suivante : "Absence de visibilité depuis la place de la République."L'architecte des bâtiments de France, Nicolas Gautier, avait demandé que le projet initial, qui comportait quinze étages, soit ramené à douze étages. (...) Quant à la visibilité, les essais qui ont été menés avec des ballons ne faisaient pas état d'une vision du bâtiment depuis la place de la République.
Philippe Charron, responsable du pôle patrimoine à la Drac des Pays de la Loire.
Depuis certaines parties de la place, il est indéniable que la tour est largement visible et tranche particulièrement avec le patrimoine historique qui l'entoure.

© Sarra Ben Chérifa
Que faire désormais ? Il faut que le chantier réponde aux obligations de conformité obligatoire, c'est à dire qu'il faut qu'il respecte le permis de construire et ses prescriptions.
En cas de non-conformité, la municipalité, qui a délivré le permis de construire, peut demander les modifications nécessaires à son respect, c'est-à-dire, dans le cas présent, la destruction des deux étages et demi qui dépassent.
On n'imagine mal une telle décision, d'autant que le chantier global de la Visitation accuse déjà du retard (livraison totale prévue en septembre 2019) et que la ville du Mans compte bien sur ce nouvel équipement pour booster l'attractivité de son centre-ville.
► À voir : le reportage de Cassandre Dumain & Sarra Ben Chérifa, avec un montage de Joël Cullerier.