Stéphane Le Foll accompagné du préfet de la Sarthe a tenu une conférence de presse en fin de journée. Après une journée de tensions et de blocages, il a annoncé qu'aucun dialogue ne pouvait s'ouvrir dans un tel contexte.
Le lieu et les conditions d'organisation de la conférence de presse ont été tenus sous embargo jusqu'à 18 heures."Nous appliquons aujourd'hui une décision qui a été prise par mon prédécesseur pour des raisons de sécurité. Ce site après les travaux qui ont été réalisés a perdu de la surface : il est passé de 1 hectare à 7000 mètres carré" .
Entre 2008 et 2015 la fête foraine avait été déplacée sur le Panorama et elle a bien eu lieu.", a d'abord voulu rappeler Stéphane Le Foll. "On a doublé le nombre d'attractions en 20018 et les forains sont venus" a poursuivi le maire du Mans. "Nous ne voulons pas exclure les forains du centre ville, nous voulons une fête foraine au Mans", je le redis a insisté Stéphane Le Foll.
"Nous ne sommes plus en capacité d'accueillir des manèges de plus en plus gros et de plus en plus hauts sur la place des Jacobins". "
"Pas de dialogue sous la pression"
" Je le dis de manière très claire. Il faut un retour au calme et à la serénité. Il n'y aura pas de discussions sous la pression. Il n'y aura pas de discussion sous la violence. On ne peut pas accepter que des élus soient menacés, que des élus aient été évacués deux fois. Que des salariés n'aient pas pu se rendre à la mairie. Dans de telles conditions il ne peut pas y avoir de dialogue", a insisté le maire du Mans.
Des forains venus de toute la France
Dès 9H00, pour la 4e journée de mobilisation, de violents affrontements ont éclaté près de la mairie obligeant les forces de l'ordre à faire usage de tirs de lacrymogènes,
Entre 300 et 500 forains venus de toute la France se sont rendus dans le centre-ville avant d'être repoussés par les gendarmes mobiles positionnés autour de la mairie Casqués, masqués, cagoulés, les manifestants sont venus munis de battes de baseball, de barres de fer, de frondes et de masques à gaz.
La situation a rapidement dégénéré en échauffourées: des manifestants ont enflammé une caravane qu'ils ont jetée en direction des forces de l'ordre qui ont tiré des grenades de désencerclement pour les disperser.
Au terme d'une demi-heure de bataille rangée avec les gendarmes, la place de la mairie baignait dans une épaisse fumée noire et un nuage de lacrymogène.
La mairie du Mans, "directement visée par les forains qui veulent tout détruire", a de nouveau dû être évacuée, a indiqué le maire socialiste Stéphane Le Foll dans un communiqué.
Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire a de son côté fermement condamné ses violneces[⚠️Signalé - Manifestation des industriels #forains]
— Préfet de la Sarthe (@Prefet72) 25 mars 2019
⛔️ En raison des violents débordements des manifestants, opérations de maintien de l'ordre en cours secteur des Jacobins au #Mans. Secteur à éviter impérativement tant pour les piétons que pour les véhicules. pic.twitter.com/2V8668gZ5G
#LeMans : Je condamne avec la plus grande fermeté les violences des #forains. Soutien aux forces de l’ordre, à @SLeFoll et à tous les #Manceaux. pic.twitter.com/wxf8VfXLM2
— Christelle MORANÇAIS (@C_MORANCAIS) 25 mars 2019
Les forains ont dès 6 heures bloqués les accès au centre ville et à la place des Jacobins. Ils ont ensuite bloqués les voies de la gare du Mans, bloquant ainsi la circulation ferroviaire jusqu'à 14 heures. des barrages et des incendies ont également été signalés sur l'A11.
4ème journée de mobilisation
Les forains protestent contre une nouvelle implantation de leurs manèges à la périphérie du Mans. Refusant une proposition du maire qui prévoyait d'organiser une "fête foraine hors du périmètre du centre-ville", ilsavaient annoncé leur intention de paralyser lundi la ville du Mans.
"C'est un mouvement national, on nous refuse les centres-villes et on ne veut pas travailler à l'extérieur. On ne veut pas que ça devienne une généralité", a déclaré Nicolas Badin, forain depuis 25 ans.
"Ça fait 100 ans qu'il y a cette fête foraine ici. Les forains resteront un mois s'il le faut", a-t-il ajouté.
"On ne demande pas de subventions, on ne demande pas un euro, on demande le droità travailler et à donner du plaisir à vos enfants", a déclaré pour sa part Norman Bruch, du syndicat des forains Cidunati. "La question est de nourrir les 65 familles de
forains pendant trois week-ends. Si on enlève votre salaire du jour au lendemain,vous ne seriez pas content", a souligné M. Bruch, assurant qu'il tentait "de calmerla troupe".
"On veut régler l'avenir de la fête foraine pour signer un compromis, on est prêt à renégocier", a assuré ce forain.
Les forains proposent à la municipalité un accord comme à Pau où une convention forains-mairie en octobre, leur a permis de revenir en centre-ville, avec une charte stricte concernant la bonne occupation des lieux.