À l'inverse de leurs collègues de la restauration traditionnelle, ces cuisiniers, serveurs ou maîtres d'hôtel ne peuvent reprendre une activité normale. L'annulation des nombreuses manifestations culturelles ou sportives plonge la profession dans l'inconnu.
Ils étaient à peine une cinquantaine ce mardi matin devant l'entrée du circuit des 24 Heures du Mans.
Difficile de mobiliser une profession déjà précarisée par son statut et qui dépend désormais des autorisations sanitaires délivrées au compte-gouttes par les autorités.
Ils sont pourtant nombreux à être touchés de plein fouet par cette crise sans précédent. "Nous avons été les premiers à devoir nous arrêter de travailler et nous serons pratiquement les derniers à reprendre une activité normale", estime Grégory Vachet, maître d'hôtel dans la restauration événementielle.
Il sont serveurs, maîtres d'hôtel, cuisiniers, traiteurs... Pour le gouvernement, la définition de leur métier rentre dans la case "restauration", mais, dans la pratique, ils doivent surtout créer ex nihilo des lieux de convivialité et les faire vivre au Stade de France, à l'hippodrome ParisLongchamp ou encore aux 24 Heures du Mans en passant par le Grand Palais, le tournoi de Roland-Garros ou Les Vieilles Charrues, à Paris comme en province.
Un métier où l'on bouge beaucoup, où on ne compte pas ses heures, où il faut parfois nourrir plus de 5 000 personnes par soir et qui dépend entièrement de l'organisation de ces grands événements culturels et sportifs qui sont aujourd'hui complétement à l'arrêt.
Car, à la grande différence des intermittents du spectacle, avec qui ils partagent souvent les mêmes lieux de travail, ces précaires de l'événementiel sont soumis au régime général et n'ont, à ce titre, pas bénéficié de report de leur décompte des indemnités chômage.
On est à plus de trois mois d'inactivité. Les annulations d'événements tombent en cascade. En attendant de pouvoir retravailler, nous engloutissons nos droits au chômage tous les mois sans avoir une date de reprise précise pour notre activité.
Portée par trois organisations syndicales ou associatives, la revendication de ces salariés précaires est simple : à l'instar de leurs collègues intermittents, ils demandent le gel de leur droits au chômage jusqu'en août 2021.
Selon les représentants de la profession, 2,3 millions de personnes en France sont impactées par la non-reprise de leur activité évenémentielle.