La décision ne passe pas auprès des syndicats. A l'EHPAD d'Allones, dans la banlieue du Mans, une unité de 30 lits va fermer mi-décembre de manière temporaire. Faute de personnel et d'aide soignants en nombre suffisant...Une pénurie préjudiciable pour la prise en charge des résidents.
En moins de 2 ans, l'EHPAD d'Allonnes a perdu 60 lits. Des unités ferment petit à petit. La raison principale : le manque drastique de personnels.
"Actuellement il manque une douzaine d'aides soignants et agents de service, explique Sylvain Djabali, aide-soignant à l'EHPAD Charles Drouet et syndicaliste CGT, et d'ici janvier on devrait arriver à au moins 17".
Malgré toute la bonne volonté des personnels encore en poste, la situation devient trop compliqué
Sylvain DjabaliAide-soignant à l'EHPAD Charles Drouet et syndicaliste CGT
La profession n’est plus assez attractive selon Sylvain Djabali. Depuis une dizaine d’années, les salaires des aides-soignants et infirmiers n’ont pas été revalorisés et les conditions de travail se dégradent.
Plus d'entrées autorisées
Face à cette situation, des lits sont fermés et depuis 6 semaines. aucune nouvelle entrée de résidents n'est autorisé. De quoi interpeller les familles.
"C’est inquiétant dans la mesure où c'est déjà fort complexe de trouver des places pour des parents dépendants, où il y a souvent des situations familiales très lourdes, très compliquées", s'inquiète la fille d'une résidente.
Pour ces deux sœurs, la situation est angoissante. Elles n’ont aucune autre solution que l’EHPAD pour leur mère de 84 ans.
"Moi je n’ai pas de place et puis c'est un métier, explique, ma soeur travaille, mon frère travaille, je ne sais pas comment on ferait".
Dans la ville d'Allonnes, il n'y a qu'un seul EHPAD public. Ces fermetures de lit font réagir la municipalité.
"C'est assez désespérant pour les habitants, désastreux en terme de santé, déplore Gilles Leproust, le maire PCF d'Allonnes, avec la députée de la circonscription Elise Leboucher on va réintervenir auprès du ministre de la Santé pour lui dire "prenez les mesures d'urgence", il y a des propositions qui ont été mises sur la table par les organisations syndicales, par les soignants eux-même, par des forces politiques à l'Assemblée Nationale".
Il faut un plan d'urgence, ce n'est pas des mesurettes à la Ségur qui vont régler le problème
Gilles LeproustMaire PCF d'Allonnes
Quant à la direction de l'hôpital du Mans, elle n'a pas souhaité communiquer mais nous a affirmé par écrit que cette décision "a été prise en dernier recours après avoir épuisé toute autre solution".