Conscients de la nécessité de protéger les abeilles, de plus en plus de particuliers se forment à l'apiculture avant d'installer une ou plusieurs ruches dans leur jardin.
Voilà une initiative qui pourrait aider à ralentir le déclin des abeilles sur le continent européen. De plus en plus de particuliers choisissent d’installer une ou plusieurs ruches dans leur jardin. Mais pour accueillir les abeilles en toute sérénité, certains se forment aux rudiments de l’apiculture, dans ce qu’on appelle des ruchers école.
L’union syndicale apicole Sarthoise a ouvert l’un de ces lieux d’apprentissage en 1979 à La Chapelle Saint-Aubin, près du Mans, en Sarthe. Ce samedi 22 juillet, une cinquantaine d’apprentis apiculteurs ont pu bénéficier des conseils de Luc Rigal, le président de cette association, qui dispensait un cours pratique, accompagné par un autre animateur.
Démonstration dans les ruches
La journée de formation inclut enseignements théoriques et pratiques. Équipé d’une combinaison de protection intégrale, Joël Rossignol boit les paroles de l’animateur, qui récolte le miel dans une ruche choisie pour la démonstration.
Pour l’apiculteur amateur, qui veut comprendre le fonctionnement d’une colonie, favoriser la présence d’abeilles dans son jardin est bénéfique "pour la pollinisation de toutes nos fleurs, toutes nos plantes". Le retraité en est persuadé : "les abeilles, c’est la vie sur terre, il ne faut pas l’oublier".
"J’aime la nature, j’ai la chance d’avoir du terrain et pas mal d’arbres, de fleurs, donc un terrain assez propice pour nos amies les abeilles. Je trouve ça important de leur mettre ça à disposition. Et accessoirement j’adore le miel, donc si je pouvais en récolter ce serait super"
Tiphaine LelièvreApicultrice amatrice
Apprentissage des gestes techniques
Certains gestes, techniques, nécessitent une attention particulière, comme l’enfumage de la ruche par exemple. "On va faire en sorte de pas trop énerver les abeilles", explique le formateur. La manœuvre permet d’apaiser les abeilles et donc aux apiculteurs de manipuler la ruche en toute sécurité. "On va commencer par leur dire bonjour, avec un petit coup de fumée en bas", détaille le formateur. Mais attention, "il ne faut pas enfumer le miel qu’on va récolter, sinon il aura goût du charbon de bois" prévient Luc Rigal.
"On a deux cours d’initiation, le niveau 1 et puis le perfectionnement de façon à aller le plus loin possible dans l’initiation à l’apiculture, de façon à ce que les élèves puissent apprendre le maximum de choses pour pouvoir après gérer leur ruche eux-mêmes. Mais en apiculture, même si on a fait deux ans d’initiation ou de formation, on en apprend tout le temps"
Luc RigalPrésident de l'Union Syndicale Apicole Sarthoise et formateur
Les populations d'abeilles en déclin
Au-delà des enseignements sur la vie des abeilles, la formation permet de prendre toute la mesure de leur importance, alors que leur nombre ne cesse de diminuer. Selon les Nations Unies, 90 % des plantes sauvages à fleurs du monde et 75 % des cultures vivrières dépendent de la pollinisation. Mais face à l’activité humaine, et notamment à cause de l’usage de pesticides, les populations d’abeille et les stocks de miel ont baissé de 30 % depuis 2015.
L’occasion de rappeler que les abeilles sont une espèce protégée. Leurs colonies ne peuvent donc pas être éliminées par les pompiers ou les entreprises de désinsectisation. En revanche, des apiculteurs peuvent "cueillir" un essaim pour le déplacer, s’il est installé à un endroit inapproprié.
Carla Butting, avec Armandine Castillon