Une cinquantaine de surveillants de la prison des Croisettes à Coulaines ont refusé de prendre leur service ce lundi matin. Des policiers se sont rendus à la maison d'arrêt pour assurer les promenades et servir les repas.
De mémoire de gardien, cela fait près de 25 ans que l'on avait pas vu ça : des policiers mobilisés pour pallier la défection des surveillant de prison.
Seuls douze surveillants, issus du service de nuit, sont encore actuellement dans la maison d'arrêt. Ce sont les policiers du Mans qui vont maintenant assurer la protection et la surveillance des détenus à la fin de leur service.
Ils ont été accueillis avec haie d'honneur sur l'air de la Marseillaise.
Depuis une semaine, la grogne des surveillants de prison semble s'amplifier à mesure que les négociations nationales sur leurs conditions de travail échouent.
Vincent Le Dimeet, représentant intersyndicalCe matin, il y a un blocage qui est très important sur tous les établissements. Et la ministre continue de ne pas nous écouter... Nous ne reprendrons pas le travail tant que nous n'aurons pas obtenu gain de cause sur la sécurité et le statut des surveillants. Nous n'irons plus travailler, c'est fini !
Le mouvement de grogne des surveillants de prison a démarré le 11 janvier dernier avec l'agression de trois surveillants par un ancien cadre d'Al-Qaïda à la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais.
Dimanche, deux autres surveillants ont été agressés à la prison de Longuenesse dans le Pas-de-Calais.
Des effectifs revus à la hausse, des moyens humains et financiers et la reconnaissance de la dangerosité du métier de surveillant font partie des principales revendications des grévistes.
La semaine dernière, les manifestants sarthois avaient perturbé les parloirs et les extractions judiciaires. Aujourd'hui, ils sont près d'une cinquantaine devant la maison d'arrêt à bloquer tout passage. La situation ne devrait pas s'arranger avant ce lundi après-midi et une nouvelle rencontre entre la ministre de la justice, Nicole Belloubet, et les organisations syndicales.
Lundi matin, 115 centres pénitentiaires étaient bloqués, parmi lesquels ceux de Coulaines, Nantes, Condé-sur-Sarthe, Caen et Le Havre.