29 mars 2019 : le site Arjowiggins de Bessé-sur-Braye est placé en liquidation judiciaire. Après une bataille sociale longue de plusieurs mois, 580 personnes perdent ce jour-là leur emploi. Parmi eux, Florent et Pamela Chaussis, mari et femme. Deux orphelins d'Arjowiggins.
Trois ans de mariage, huit ans de vie commune, deux enfants et un pavillon à Saint-Gervais-de-Vic... Ils font partie des "arjo".
Ceux dont la vie était rythmée par la papeterie.
"La nounou et l'école des enfants sont à Bessé-sur-Braye, à côté de l'usine expliquent-ils. C'était facile on les déposait le matin en allant au boulot et on les récupérait le soir."
Fin mars, quand le couperet tombe, c'est la douche froide.
Sous antidépresseurs
"Moi depuis, je suis sous antidépresseurs et anxiolitiques, j'ai des crises d'angoisse à répétition" nous confie Paméla, qui trouve le temps bien long chez elle. Les journées s'organisent alors autour des enfants.
"Mais entre 8h et 16h, c'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose" constate amèrement Florent.
Dix ans après son embauche, le jeune homme de 33 ans replonge chaque jour le nez dans son CV. Et c'est ensemble que les jeunes parents épluchent quotidiennement les annonces d'emplois sur Internet. Pas facile de tourner la page Arjowiggins.
"C'était le graal d'être embauchés là-bas, sourit la jeune mère de famille. On est trop bien dans cette maison, on l'adore, les enfants l'adorent. On a tout ce qu'on voulait. Sauf qu'on n'a plus de travail"
Un nouveau départ en Vendée
Malgré les 145m² habitables, les 3500m² de terrain pour les deux gros chiens et un loyer raisonnable, c'est à contre-coeur que la petite famille est bien décidée à partir.
On n'a pas d'avenir ici regrette le couple
C'est désormais presque acté, le nouveau départ se fera en Vendée.
Loin des souvenirs, loin de la Sarthe, et loin d'Arjo.
Un tout nouveau chapitre à écrire, sur leur propre page blanche cette-fois.
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