"Le tarmac est dans le pré", le documentaire sur Notre-Dame-des-Landes

Suite à l'abandon du projet Notre-Dame-des-Landes, France 3 Pays de la Loire bouscule sa programmation et vous propose des documentaires en lien avec l'actualité. Retrouvez les documentaire "Le Tarmac est dans le pré" le lundi 4 février après le Grand Soir/3.


Enquêtes de régions spécial "Aéroport du Grand... par France3PaysdelaLoire

À Notre-Dame-des-Landes, depuis près de 50 ans, le projet d'un grand aéroport est régulièrement d'actualité. Pourtant, il ne se concrétise jamais. Il est devenu, au fil des ans, le symbole d'un projet inutile, mais imposé par le pouvoir.

Le conflit, qui renvoie à d'autres luttes comme celle du Larzac et qui perdure autour de la construction de cet équipement, est la conséquence d'une opposition radicale entre deux modèles de développement et de croissance. De surcroît, il pose la question de l'exercice démocratique du pouvoir et de la finalité des modes de consultation citoyenne confrontés à l'arbitraire.

Le pitch

Quelques images d'archives, 1974 Château-Bougon les avions ont des hélices, les passerelles existent encore la voix off est triomphante, demain ici "juste l'aviation d'affaire", là-bas à Notre-Dame-des-Landes "sur cette zone on aménagera peut-être l'aéroport ouest-atlantique".... Un technocrate apparaît, costume cintré, carte d'état-major au mur, règle et morgue assurance; "dès 1980, cet aérodrome pourra servir à des liaisons beaucoup plus lointaines"...

Les premières images se fondent avec un long plan séquence, voila la barbe de Michel Tarin, travelling au milieu des bois de la Châtaigne, la fumée, les gardes mobiles, l'opération César a débuté. C'était il y a un an, 365 jours pour faire le point du dossier serpent de mer qui hante le bocage nantais.

Pourquoi il faut (re) voir ce documentaire ?

Au début, pour nous Nantais, on pourrait croire à une sorte de "Notre-Dame-des-Landes pour les nuls"...Comment nous sommes passés de la "Zone d'aménagement différée" chère à notre administration à la "zone à défendre" des paysans en colère et des altermondialistes ?

Comment Vinci est devenu le maître d'oeuvre, celui qui va disposer des fameux 1600 hectares de zones humides ?  Le documentariste plante le nécessaire contexte, mais au fil des minutes, l'image devient plus nette et le propos plus subtil. 
Thibault Férié ne tombe pas dans le panneau du cliché "fourches contre attachés-cases"..

Chez Vinci, il ne se laisse pas bercer par la communication bien rôdée, d'une séance toute préparée d'explications déjà explorées lors d'une préalable séance de média training. Pour autant, il ne va pas non plus jouer avec les images toujours spectaculaires de Zadistes, les Camilles à couettes et à barbes, toujours prêts à dénoncer " l'Ayrault-port".

Non, Camille est interrogé au bord de la route, il est visiblement étudiant en agro, il est serein, et n'a pas le couteau anti-capitaliste entre les dents. Il est là pour cultiver une terre argileuse, humide et symbolique.

Thibault Férié est allé partout, dans la voiture de Jacques Auxiette, le président de la région Pays-de-la-Loire, qu'il a su faire sortir de son discours trop bien rôdé "reprise contre utopistes avec des arcs et des flèches". Nous croisons Mustière, le président pro-aéroport de l'association "des ailes pour l'ouest", une séquence pleine de tendresse où le chef d'entreprise retraité déclare sa flamme pour les avions.

Nous sommes sous les lambris de la préfecture en pleine commission du dialogue, présidé par le bon vivant Chéreau. Commission qui dans ses conclusions aura permis de sortir peut-être d'un discours trop tranché de la part de tous les protagonistes.
Entre deux portes, à la Préfecture, voilà une délégation de pilote anti-aéroport. Pour eux, "Notre-Dame-des-Landes, n'est pas une histoire d'aéronautique, c'est un mythe, c'est un projet politique ou immobilier".

L'histoire se termine à Bruxelles devant les euro-parlementaires. Les recours des anti-aéroport se réduisant comme peau de chagrin, Françoise Verchère, l'historique opposante du Front de Gauche et les écologistes tentent d'obtenir un nouveau moratoire avec la création d'une mission parlementaire. Le film ne raconte pas la suite, le rejet des députés européens, suivies des décisions du conseil d'Etat allant également vers la fin d'un moratoire.

Il conclut sur le contrat signé entre Vinci et les collectivités. En cas de retard ou de report définitif, des indemnités sont prévues. Le compte à rebours est engagé.


 

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