Ils ont déjà la tête au Vendée Globe. Réunis à Lorient pour le Défi Azimut, une course d'entrainement pour la flotte IMOCA avant la Transat Jacques Vabre, les skippers préparent dès à présent leur prochain tour du monde en novembre 2024.
Faire le Vendée Globe, c'est faire le tour du monde. 3 mois en mer…Mais 4 ans sur terre à se préparer.
A peine arrivés, certains pensent déjà à repartir.
C'est le cas d'Armel Tripon, arrivé 11e de son premier Vendée Globe.
Des projets plein la tête, à commencer par un nouveau bateau moins énergivore construit à partir de chutes de pièces de carbone des usines d'Airbus.
Un IMOCA encore à l'état d'ébauche.
" L"idée serait de pouvoir mettre le bateau à l'eau en juin-juillet 2022. Ensuite s'entraîner, naviguer et préparer le Vendée Globe qui aura lieu en novembre 2024, avec un an et demi d'entrainement . Il faut qu'on aille assez vite pour pouvoir construire rapidement et être prêt dans un timing qui nous permet de pouvoir être compétitif", espère Armel Tripon
Un projet ambitieux c'est bien, avec des partenaires c'est mieux.Pour Armel Tripon comme les autres, le compte à rebours a commencé.
Trouver des financeurs, c'est plus ou moins facile, selon que le sponsor renouvelle ou pas le contrat.
Isabelle Joschke a déjà pris un peu d'avance, MACSF lui a dit Oui d'office à son retour pour le Vendée Globe 2024. Un soulagement.
"J'avoue que j'ai laissé des plumes dans ces recherches de sponsors. Car ça fait longtemps que je navigue et repartir à zéro dans une recherche comme ça je ne l'aurais pas fait. C'est comme si il y avait deux challenges. Il y a le challenge sportif et le challenge à terre. Et puis sur l'eau on se rend compte que c'est le Vendée Globe le plus dur", raconte Isabelle Josche.
Yoann Richomme lui aimerait en dire autant. Reconnu comme l'un des meilleurs skippers de sa génération, double vainqueur de la Solitaire du Figaro, vainqueur de la route du Rhum 2018 en classe 40, il a raté de peu le départ du dernier Vendée Globe, faute de budget.
"Ça a été pendant pas mal d'années assez dur surtout quand on voit les copains décrocher des budgets , partir faire le Vendée Globe. Ce ne sont pas des choses faciles à vivre puisqu'il n'y pas pas toujours une sorte de méritocratie. Voilà. Mais bon, il faut arriver à accepter la façon dont ça fonctionne. C'est aussi un petit peu le fonctionnement du monde. Il faut aussi continuer d'exister sportivement en dehors de cette recherche. L'équilibre n'est pas facile à trouver . J'en ai parfois souffert", dit avec philosophie Yoann Richomme.
Budget moyen d'un Vendée Globe : 10 millions d'euros, dont près de la moitié pour le bateau. Un investissement juteux en terme d'images et de retombées financières pour les entreprises partenaires.
Aux dernières nouvelles, les efforts de Yoann Richomme auraient fini par payer, il devrait annoncer d'ici quelques semaines le nom de son futur sponsor.
Lors du dernier Vendée Globe, 33 skippers étaient sur la ligne de départ au large des Sables d’Olonne. Une édition 2020 hors norme, avec le nombre record de bateaux engagés et le Covid qui a obligé les organisateurs a donné le départ à huis-clos. Même scénario pour les arrivées échelonnées.
Pour cette course sans public ou presque, les retours médiatiques ont été exceptionnels. A l’international, 49 000 reportages ont relayé les exploits du vainqueur Yannick Bestaven sur Maître Coq et des 32 autres participants, soit 63 millions d’euros d’équivalents en publicité et le chiffre astronomique de 1,35 milliards de contacts touchés.
En 2016, 38 millions de retombées économiques
En 2016, la SAEM avait chiffré à 38 millions d’euros les retombées économiques immédiates pour le territoire tant pour les entreprises locales que pour les commerces ou encore l’hôtellerie-restauration.
Concernant les sponsors, le Vendée Globe est un bon retour sur investissement. L’image positive véhiculée par le sponsoring à la voile fait dire que les retombées sont nombreuses et positives.
Charal, le partenaire de Jéremie Beyou évoquait "pour le Vendée Globe 3,5 millions d’euros en équivalent achat d’espace pour la marque et 12 millions pour le skipper lui-même".
Leur engagement sur cette course autour du monde a sûrement eu un impact direct sur leur chiffre d’affaires.
Par exemple, Bureau Vallée avec Louis Burton. "Notre réseau a progressé de 20% cette année. C’est difficile de quantifier la part du Vendée Globe, mais ça a évidemment bien aidé", estime Adrien Peyroles.
Pour le groupe Sétin, qui a investi 700 000 euros sur la campagne de Manu Cousin, difficile aussi de mesure l’impact économique de ce partenariat. "Mais ça a permis d’ouvrir de nouveaux comptes clients et de renforcer nos liens avec eux", souligne Eric Sétin, directeur général du groupe du même nom.
Pour être sur la ligne de départ le 10 novembre 2024, la course aux sponsors est d’ores et déjà lancée… 45 IMOCA peuvent prétendre au prochain Vendée Globe pour 34 places.