La Barre-de-Monts : une fresque contre l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure

Ce dimanche 05 mai, une centaine de personnes a réalisé une fresque géante sur la plage de la Grande Côte de la Barre-de-Monts. Une action organisée par des militants de l'association NDDL Poursuivre Ensemble, dont l'un des objectifs est de lutter contre les "grands projets inutiles et imposés".

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"C'est une belle réussite, ça fait chaud au coeur de voir qu'il y a aussi des militants à l'autre bout de la France qui se mobilisent avec nous". Irène Gunepin, 72 ans, a fait tout spécialement le déplacement depuis la Meuse, pour assister à l'action menée par les membres de l'association NDDL Poursuivre Ensemble. Lors de sa création, en juin 2018, les membres avaient promis de continuer à soutenir les habitants de l'ancienne Zad de Notre-Dame-des-Landes, mais aussi de lutter contre les autres "grands projets inutiles et imposés".

24 mètres de diamètre


 Sur l'immense plage de la Grande Côte à Notre-Dame-de-Monts, une centaine de militants ont donc réalisé une oeuvre de beach art, reproduisant le logo de la lutte contre le centre d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure, dans la Meuse. Des bidons radioactifs, jetés dans un grand trou, creusé sous un village. Un dessin éphémère, de 24 mètres de diamètres, encadré par une chaîne humaine, comme à l'époque où les mêmes militants luttaient contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. 

Même si 700 km nous séparent de Bure, nous nous opposons au projet d'enfouissement, comme beaucoup de personnes partout en France", expliquait Jean-Louis, un habitant de Pornic, dans un communiqué. "CIGÉO, ce serait 80.000 m3 de déchets nucléaires dans 300 km de galeries à 500 m de profondeur sous les terres de Bure. (...) Une fois plein, le site serait abandonné à lui-même. Les déchets resteront radioactifs, représentant un danger colossal durant plusieurs centaines de milliers d'années."

Avant que la marée ne fasse disparaître l'oeuvre éphémère, les militants ont symboliquement effacé les déchets nucléaires, puis le trou, dessinant enfin des fleurs dans le village, illustrant le futur qu'ils espèrent pour Bure et sa région.


Les militants de Bure perquisitionnés, convoqués au tribunal, ou condamnés


Pour Irène Gunepin, qui devait repartir en fin de journée, ce type d'action permet d'entretenir l'espoir dans une période difficile pour les anti-nucléaires. Si la demande d'autorisation pour lancer les travaux n'a pas encore été déposée, si plusieurs recours sont à l'étude, des militaires assurent depuis un an une présence permanente autour du bois-Lejuc, où une zad avait été évacuée l'année dernière. Depuis, les militants anti-nucléaires de Bure ont essuyé une quarantaine de perquisitions, une soixantaine de comparutions devant un tribunal, une quarantaine de condamnations, dont certaines, à de la prison ferme. 


Une tournée pour témoigner dans toute la France


"Je suis non-violente, j'ai 72 ans, je suis une fonctionnaire à la retraite, et j'ai été perquisitionnée pendant 3 heures début décembre, puis j'ai subi 3 heures d'interrogatoire. C'est comme un viol, de votre intimité", raconte Irène Gunepin, encore choquée. "C'est important de témoigner, car sinon, les gens ne se rendent pas compte de ce qui se joue chez nous à Bure." Depuis janvier, le combat anti-nucléaire aura mené cette militante à Nantes, Vannes, Dijon, Saint-Malo, et Notre-Dame-de-Monts, avant un déplacement le mois prochain dans les Vosges.
 
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