À l'école des Établières aux Herbiers en Vendée. On apprend le métier d'artisan bijoutier-joaillier ou comment confectionner des bijoux de A à Z. Une formation très prisée avec des débouchés d'avenir.
Les bijoux, c'est toute une histoire, ils sont la parure de l'humanité depuis des temps ancestraux. Le plus vieux bijou, fabriqué à base de serres d'aigles, a été retrouvé en Croatie, il serait daté d’il y a 130 000 ans. Dès que l'homme su maîtriser le travail des métaux et principalement de l’or, il l'a intégré dans des apparats d'ornements. Et plus les techniques d’orfèvrerie se sont développées, plus des bijoux de très grande qualité furent créés.
Un métier précieux
Le métier brille de ces multiples facettes. Avant de créer un bijou, le bijoutier-joaillier, conçoit et dessine le bijou, ce qui permet d'en faire une estimation. Il passe ensuite à la fabrication. On fond les métaux, on crée des alliages, on façonne, malaxe les matières premières pour réaliser une maquette en cire, puis en métal. Vient le moment de déterminer où placer les pierres. Avant de sertir, polir et donner un luxueux éclat, l'écrin de la beauté du bijou ainsi créé.
Ce qui me plaît, c'est de me servir de mes mains pour créer et d'être directement en contact avec les matériaux, les pierres comme le métal.
Guillaume Germain
Champion de France de bijouterie-joaillerie
Les Herbiers, l'autre joyau des Pays de la Loire
Dans cette petite commune de Vendée, se trouve une école privée de joaillerie qui rayonne en Pays de la Loire. On peut y suivre un CAP Art et techniques de la bijouterie-joaillerie. Moins connue que l'École Boule ou la Haute école de joaillerie, l'atypique école des Établières créée par une communauté de frères en 1924, est désormais une référence dans le monde du luxe. Mais son ascension ne s'arrête pas là. Depuis trois ans, avec l'arrivée de Florian Le Goff, gemmologue et lapidaire de métier, en tant que formateur, elle truste les podiums du meilleur artisan de France (MAF) dans sa catégorie. En 2022, elle a même décroché la 4ᵉ place aux WorldSkills international 2022, le plus grand concours des métiers du monde.
Le bijoutier-joaillier est comme le diamant : il brille dans l'ombre
La formation donnée au sein de l'établissement est complète, qu'elle soit théorique avec une approche de l'histoire de l'art, ou pratique en atelier. On y apprend toujours à gouacher, étape de création dessinée qui préfigure le bijou en volume et en couleur à l’aide de gouaches. Mais sans pour autant laisser de côté l'utilisation de l'ordinateur.
La difficulté parfois est de trouver la matière première. Le plus précieux des métaux avec lesquels travaille l'école des Établières aujourd'hui, c'est l'argent. "On a des fournisseurs classiques, c'est-à-dire ceux qui nous vendent les outils, nous fournissent aussi en métaux. Et quand on a fini de travailler notre argent, il y a souvent des poussières, on leur envoie pour que cela soit retraité". Rien ne se perd, tout se transforme.
Le "made in France" rayonne toujours
Depuis le COVID, les hautes joailleries ont rapatrié leurs ateliers et embauchent.
Sur la cinquantaine d'élèves qui sortent de l'école, tous ont trouvé du travail. D'après une directrice des ressources humaines d'un grand groupe de luxe, il y aurait 700 postes à pourvoir sur la France, alors que les écoles produisent à peu près 200 joailliers par an seulement. La formation laisse aussi une part au sertissage. Formation complémentaire à celle de la bijouterie-joaillerie. Un secteur lui aussi extrêmement porteur.
On recrute énormément dans ce secteur, donc c'est un vrai plus aujourd'hui d'apprendre le sertissage
Mélanie Cossard
Joaillière aux Sables d'Olonne Entraîneuse des candidats français
Les travaux de fin d'année, les chefs-d'œuvre des élèves, seront exposés lors des journées portes ouvertes de l'école les 23 et 24 mars.
Reportage vidéo de Juliette Poirier, Damien Raveleau, Éric Rosello
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