Lors du confinement, l'entreprise agro-alimentaire Fleury Michon a renforcé ses équipes pour faire face à un surcroît de commandes. En juillet, les salariés ont bénéficié d'une prime exceptionnelle, à condition d'avoir été sous contrat, sans interruption, entre le 2 janvier et le 1er juillet 2020.
En juillet dernier, la majorité des salariés en CDI des sites vendéens de l’entreprise Fleury Michon ont perçu une prime exceptionnelle, qualifiée de "prime de reconnaissance" par la direction, "pour remercier les salariés pour leur sens des responsabilités dans cette période inédite".
Fixée à 500 euros maximum, la prime est composée d’une partie fixe de 200 euros et d’une partie variable selon la présence des employés entre le 16 mars et le 11 mai, correspondant à la période de confinement.
Mais cette prime versée aux salariés présents dans les effectifs sans rupture de contrats entre le 2 janvier 2020 et le 1er juillet 2020, exclut de fait une grande majorité des salariés intérimaires et CDD.
Le syndicat CGT du groupe Vendéen dénonce une décision unilatérale et sans concertation avec les instances syndicales alors que "le 16 avril dernier, Fleury Michon s’était vanté dans les médias d’avoir recrutés 115 salariés depuis le début du confinement pour faire face à la hausse des commandes".
"Cette clause exclue de fait ces 115 salariés du versement de la prime alors qu’ils ont été présents pendant toute la période du confinement", dénonce un élu du syndicat CGT.
"D’autres salariés en contrat CDD ont également été exclus du versement de la prime car, présents depuis 2019, leur contrat arrivait à terme le samedi 27 juin", précise également la CGT.
Les modalités de versement de cette prime ont "créé des tensions entre les salariés", s’inquiète cet élu. "Est-ce une stratégie pour mieux diviser, on peut se poser plein de question", s’interroge-t-il.
Interpellé par ce syndicat lors du CSE du 16 juillet, "la direction a répondu assumer son choix, précisant que ces salariés n’avaient pas à se plaindre car ils avaient déjà la chance de pouvoir travailler", explique le communiqué de la CGT.
Sur les six sites de production vendéens, le taux de travailleurs précaires varie entre 10 à 20% selon les périodes. Au 30 juin 2020, il y avait 266 salariés en contrat à durée déterminée et 77 intérimaires. "Parmi les 266 CDD, une minorité seulement ont eu le droit à la prime", regrette l'élu CGT.
Lors du prochain CSE prévu mi-septembre, le syndicat CGT demandera de nouveau le versement de cette prime exceptionnelle pour les salariés présents lors de la période de confinement.