VIDEO. Pour desservir le sud-Vendée par le train, des maires réclament la réouverture de gares

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Elus et population du sud-Vendée réclament une desserte de cette zone par la SNCF dont les trains passent sans s'arrêter. ©Sophie Wahl, Boris Vioche et Florence Thibert

Troquer la voiture pour le train, pas évident lorsqu'on habite en zone rurale. Des maires du sud-Vendée militent pour la création une halte ferroviaire, là où a fermé il y a quelques dizaines d'années une gare. La Région étudie sérieusement la possibilité d'investir sur la ligne qui relie La Roche-sur-Yon à La Rochelle.

Aux Velluire-sur-Vendée, tout au sud du département, il y a bien une gare, le long de la voie ferrée. Mais le bâtiment de belle taille est aujourd'hui en ruine. 

"Cette gare a été ouverte jusqu'aux années 1970. Elle a été fermée en 1969, explique Laurent Dupas, le maire des Velluire-sur-Vendée. C'était la principale gare du sud-Vendée qui permettait d'avoir accès à Fontenay-le-Comte via la ligne La Rochelle-Nantes."

L'ancienne gare appartient aujourd'hui à un propriétaire privé et le projet n'est pas de la rouvrir mais de créer un équipement plus modeste. La commune, placée au cœur d'un bassin de 60 000 habitants, dispose des hectares nécessaires pour une simple halte ferroviaire : le parking et l'aire de manœuvre pour le car qui reliera la gare des Velluire-sur-Vendée à Fontenay-le-Comte, la ville la plus proche.

"La population est en attente de cette gare"

"Aujourd'hui, nous militons pour une halte sur la commune qui pourrait desservir l'ensemble du territoire, déclare Laurent Dupas. Nous avons vraiment une forte de demande d'utilisation des transports ferroviaires. La population est en attente de cette gare ou de cette halte, car les modes de transport évoluent et se tournent de plus en plus vers le ferroviaire et de moins en moins vers la voiture."

Ce que confirme cet habitant du sud-Vendée : "Pour aller voir mes enfants qui sont à La Rochelle, ce serait bien utile, avoue-t-il. Ça m'éviterait de prendre ma voiture, ce serait plus rapide et moins fatiguant."

Jean Ferrand, le maire de Champ-Saint-Père, commune un peu plus au nord, a lui aussi son projet de halte ferroviaire. Et il sait bien qu'il est potentiellement en concurrence avec ses collègues maires d'autres communes du sud-Vendée, car ils sont quatre sur les rangs. Alors il défend sa candidature.

"On est bien situé, soutient-il. On a un potentiel montée-descente qui est très important pour notre secteur."

Et d'ajouter les 8 000 m² de terrain tout à côté, en cours d'acquisition, pour accueillir de nouvelles entreprises, ainsi que les terrains viabilisés pour y implanter des lotissements. Champ-Saint-Père veut sa halte TER pour accompagner son développement.

Un atout pour le développement local

"On est en train de réhabiliter notre centre-bourg, précise le maire, des commerces vont ouvrir dans l'année, in est à la recherche d'un médecin. [La halte TER] permettrait de développer encore plus notre commune. Ce serait un atout très important pour nous."

La décision appartient à la Région des Pays de la Loire qui a compétence pour les transports ferroviaires. Une étude doit faire le point sur les besoins... et les moyens.

"On est en train d'étudier la possibilité de rouvrir une ou deux gares sur la ligne qui relie La Roche-sur-Yon à La Rochelle, déclare Roch Brancour, vice-président du Conseil régional, chargé des transports et des mobilités durables. C'est une étude qui est en cours. On sait qu'il y a quatre communes qui souhaiteraient ouvrir une gare sur cette ligne sur leur territoire."

"Plus on ouvre des gares, plus ça peut ralentir le trajet"

L'élu a modéré les ardeurs ferroviaires de ses collègues vendéens. Il estime qu'ouvrir quatre gares ne serait pas pertinent.

"Ouvrir une gare, c'est un investissement, ajoute-t-il. C'est aussi un arrêt supplémentaire sur une ligne et on sait que, dans les transports ferroviaires, il y a un enjeu de temps de parcours optimum pour les usagers. Plus on ouvre des gares sur une ligne, plus ça peut ralentir le trajet et faire baisser la fréquentation."

Mais pas de gare, pas de possibilité de prendre le train pour la population locale.

"Il faut trouver un juste équilibre" conclut Roch Brancour qui parle de rouvrir une ou deux gares maximum. À charge pour l'étude de préciser où cela serait le plus pertinent de la placer dans ce sud-Vendée traversé par des trains qui ne s'arrêtent pas. La décision devrait être prise en avril 2023. Pas d'ouverture de gare envisageable avant 2024. Si il doit y en avoir une !

Car l'option zéro existe aussi.

Olivier Quentin, avec Sophie Wahl et Boris Vioche.

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