Une nouvelle façon de limiter les plastiques polluants consiste à consigner pour moins trier d'emballages. Aux Herbiers, en Vendée, plusieurs commerces de bouche ont démocratisé ce geste pour l'environnement, grâce à l'utilisation de contenants en verre réutilisables.
C'est une nouveauté testée et approuvée dans la commune des Herbiers, en Vendée. Plusieurs commerces proposent pour leur vente à emporter une boîte en verre consignée via une application.
Objectif zéro-déchet
Le principe est simple. Sur l'application, il faut se créer un compte en ligne et gérer une cagnotte. À chaque commande emportée dans une boîte en verre, une consigne de 3 euros utilisables et remboursables chez tous les commerçants partenaires de la commune.
Exit donc les emballages jetables. Le choix zéro-déchet convint une cliente d'un salon de thé partenaire de l'opération : "nos nouvelles habitudes de consommation font qu'on va vers le moins d'emballages possibles. C'est bon pour l'avenir de la planète".
C'est aussi bon pour le développement des entreprises de la commune, notamment celles qui proposent de la vente à emporter. "Je me suis lancée il y a peu en ouvrant mon salon de thé. La consigne des boîtes en verre est aussi une bonne opportunité car, aux Herbiers, il y a plein de bureaux, de commerces en centre ville et donc beaucoup de salariés qui viennent chercher des plats à emporter. On trouve notre clientèle", confie Marion Breheret Rousseau, gérante d'un salon de thé.
Nouveau mode de consommation
L’expérimentation vient d’être lancée avec dix commerçants sur la communauté de commune du Pays des Herbiers.
Quelques mètres plus loin, à la boucherie, on retrouve les mêmes boîtes consignées. Le gérant utilise des emballages plastiques en très grande quantité, environ une centaine par jour. Il aimerait bien se passer de cette habitude qui a un coût.
"Aujourd'hui, le budget emballage c'est à peu près 10 000 euros sur une année. Avec la hausse des coûts de matières premières et l'inflation, le budget pourrait bien doubler", explique ce boucher, Pierre Nicou.
Si la plupart des clients adhèrent, certains restent sceptiques. Un vrai changement des mentalités reste encore à opérer.
Une association dirige ce projet pilote, et propose déjà le service dans la métropole nantaise.
"La consigne de bouteilles existait déjà dans le temps, dans les années 1960. Ce qui a changé ce nos habitudes de consommation, comme les repas à emporter notamment depuis le Covid. Il faut s'adapter à ces nouveaux modes de consommation en proposant du réutilisable qui soit mutualisé que ce soit à emporter ou à livrer. Et surtout du réutilisable plus simple pour jeter moins de déchets", insiste Typhenn Leplay, coordinatrice des Boîtes Nomades.
Moins de déchets, Moins de tri
En 2020, chaque Vendéen a beaucoup trié : 120 kilos de déchets contre 70 kilos pour la moyenne nationale. Dans le département, le système a donc tout son sens. Il a été volontaire pour mettre en place le système.
"L'engagement, c'est de se demander comment faire pour réduire nos emballages. On souhaite s'inscrire dans une nouvelle dynamique", précise Damien Grasset, président de Trivalis, le syndicat mixte départemental d'études et de traitement des déchets ménagers et assimilés de la Vendée.
Reste à savoir si les Herbretais joueront le jeu, et permettront à cette expérimentation d’être étendue à d’autres territoires.