Le premier film produit par le parc d'attractions, qui sort en salle le 25 janvier 2023, a suscité plusieurs articles du journal Libération, qui parle d'un film "réactionnaire et biaisé". Nicolas de Villiers parle d'une attaque "déplacée".
C'est un premier film qui fait parler. "Vaincre ou Mourir", produit par Nicolas de Villiers et tourné sur le site du Puy du Fou a fait la une du journal Libération, la veille de sa sortie.
Ce film retrace l'histoire de Charette, général royaliste qui a participé à la guerre de Vendée et qui a mené des troupes de paysans face aux forces armées républicaines, après la Révolution Française.
Le Puy du Fou renommé par Libération
Le journal, coutumier des jeux de mots, a renommé Le Puy du Fou en "Puy du Fourbe", soulignant une réécriture de l'histoire et de la Révolution Française, "sur le même modèle réactionnaire et biaisé qui font le succès de l'entreprise."
Le quotidien, fondé sous la protection de Jean-Paul Sartre, dénonce également un film "voulant nous faire croire qu'il est un film et un docufiction soucieux de véracité historique".
Une véracité historique contestée
Libération pointe du doigt notamment le début du film, où trois personnes, présentées comme des historiens, racontent l'histoire de Charette. Une introduction qualifiée comme "une étrange séquence de légitimation, gage de qualité provenant de 3 personnes dont on ne sait rigoureusement rien."
Le samedi 21 janvier 2023, c'est L'Humanité, autre journal orienté politiquement à gauche, qui a fait appel à quatre historiens, qui "interrogent l’instrumentalisation du passé" par l'entreprise vendéenne.
Des articles dont a eu vent Nicolas de Villiers : "Le succès attire la jalousie. Le Puy du Fou a des millions de visiteurs chaque année. Mais je remercie Libération, c'est une publicité formidable pour le film", répond le président du Puy du Fou France.
Quand on demande au fils de Philippe de Villiers, figure politique de la droite souverainiste, s'il estime que son film est orienté politiquement, il répond que "évidemment que ce film n'est pas politique. Il n'est pas politique car nous sommes en 2023 et qu'aujourd'hui, il est impossible de croire au retour d'un ancien régime politique."
Une subvention de 200 000 € du conseil régional
Mais si ce film agace certains journalistes, il interroge aussi dans la sphère politique, notamment au conseil régional des Pays de la Loire.
Cela me semble particulier que des collectivités locales républicaines subventionnent un film par nature anti-républicain.
Franck Nicolon, conseiller régional de Loire-Atlantique (L'écologie ensemble)
Le conseiller régional estime d'autant plus que des enjeux idéologiques se cachaient derrière cette subvention de 200 000 € : "Généralement, un film doit passer devant un comité technique, composé de professionnels de l'industrie du cinéma, avant de toucher la subvention. Mais cette fois la majorité nous a fait comprendre que l'avis du comité importait peu", ajoute-t-il.
Nicolas de Villiers, lui, ne considère pas le film qu'il a produit comme un film anti-républicain : "Pour moi le message du film est que chaque guerre connaît ses drames et que dans ce drame, des gens comme Charette choisissent l'héroïsme et la lumière."
D'autres films historiques en projet
"Cette histoire date de 230 ans, il faut que la France et les Français assument leur histoire et soient fiers de nos figures historiques", ajoute le président du Puy du Fou.
Nicolas de Villiers ne compte d'ailleurs pas s'arrêter avec ce film, et souhaite s'inspirer de ses spectacles et des histoires récentes d'hommes et de femmes historiques d'autres époques pour créer de nouvelles œuvres dans le futur.