La mi-août, c’est le pic de la saison touristique sur l’ile d’Yeu. Les bateaux déversent des flots de touristes. "C’est pourquoi se mobiliser est hautement symbolique" précise Clément Bertrand, l’un des porte-paroles de l’association Enfants de tempête.
Le 15 août. La date n’a pas été choisie au hasard par l’association Enfants de tempête. Ces habitants de l’île d'Yeu sont installés depuis le lever du jour sur la place de La Pylaie, à Port Joinville, pour alerter sur la crise du logement sur l’île.
Ce collectif, crée en juin 2021, regroupe une soixante d’adhérents. Tous Islais. Aujourd’hui, ils ont installé le village Islais 2030 devant l’office notarial. Une projection de leur avenir. N’ayant plus les moyens de payer un loyer devenu hors de prix, ils habiteront dans des tentes.
7 maisons sur 10 fermées l'hiver
Depuis le confinement lié au Covid, le prix de l’immobilier flambe. Plus 30%. Raison : la ruée sur l’achat de résidences secondaires. Elles représentent aujourd’hui 60% des maisons de l’île. 70% des maisons sont fermées l’hiver. Problème: les habitants à l’année ne peuvent plus se loger. Conséquence: des Islais partent. Ils ont du boulot, mais... pas logement !
On craint qu’un jour l’île d’Yeu devienne un énorme village vacances pour riches, ouvert d’avril à septembre
Association Enfants de tempête
"Nous avons 70 familles sur 5000 habitants à l’année qui cherchent un logement à louer. Or il n’y a rien. Comment fait-on ? " interroge Clément Bertrand. Actuellement, le prix moyen d’une maison est de 450 000 euros. Mais certaines atteignent 1million 5.Un terrain s’achète 150 000 euros. " Il y a de la spéculation immobilière. Ça rapporte plus de louer à la semaine à des touristes que de louer à des Islais à l’année ", se désole les membres du collectif.
"Attention ce n’est pas un combat contre les propriétaires de résidences secondaires. Il y a une dérive du foncier, de la location saisonnière. Nous voulons juste trouver des solutions pour que chacun puisse vivre sur l’île."
Appel aux secours aux pouvoirs public
L'association Enfants de tempête lance donc un appel aux secours aux pouvoirs publics. "Il faudrait créer des lois pour préserver la spécificité des iles. Par exemple, réguler les locations de logements type AirBNB. "
Le collectif craint qu’un jour l'île d’Yeu " devienne un énorme village vacances pour riches, ouvert d’avril à septembre ". Si les habitants à l’année partent, les écoles fermeront, les services de santé et de l’Etat disparaitront.
Quel avenir pour l’île d’Yeu ? La question se pose.