Coronavirus : les commerces de quartier voient fondre leur clientèle comme à La Roche-sur-Yon

A La Roche-sur-Yon, malgré le confinement, Lionel et ses salariés sont au fourneau 6 jours sur 7, comme d'habitude. Mais après la frénésie excessive vient l’heure de la disette. Les clients moins nombreux obligent le patron-boulanger à se restructurer à contrecœur.

Chaque jour, le ministre de l’économie Bruno Le Maire, voire l’ensemble du Gouvernement, demande aux salariés d’aller travailler s’ils le peuvent. Mais encore faut-il avoir de l’activité…

Dans cette boulangerie de quartier de La Roche-sur-Yon, les deux salariés et leurs employeurs sont à pied d’œuvre chaque jour. Malgré les alertes et le confinement, chaque matin la boulangerie Guérin ouvre ses portes à 7h pour les fermer à 20h. Mais elle va devoir modifier ses horaires et se séparer temporairement de ses salariés.
 

Moins 50 %


Dimanche et lundi dernier, ils ont été dévalisés. "Des clients sont venus faire le plein avec, sans doute, la peur de manquer" confie Lionel Guérin, le patron-boulanger. Mais depuis quelques jours, le chiffre d’affaire de cet artisan dégringole. Moins 50 % ! "Hier après-midi, 50 € seulement enregistrés en caisse, même pas de quoi payer l’électricité du four ! " précise Isabelle Guérin, son épouse, responsable de la partie vente.

Alors, ce vendredi matin, réunion de crise avec les deux employés. Le patron-boulanger a décidé de mettre ses deux salariés en chômage partiel. Il restera seul avec sa femme à faire marcher la boutique. Désormais, la boulangerie n’ouvrira que le matin de 7h à 13h ; des décisions prises à contre cœur pour le patron comme pour ses employés.

Quant à ses fournisseurs, les livraisons s’arrêtent à l’entrée de la boulangerie. "Les livreurs ont ordre de ne plus entrer dans les locaux." précise Lionel. "Imaginez quand je fais rentrer 2 à 3 tonnes de farine. C’est désormais à moi de porter les sacs un par un, en plus de mon travail quotidien."

S’il comprend les mesures prises pour endiguer l’épidémie,  Lionel Guérin s’interroge : "On nous demande de rester ouvert mais les clients sont moins nombreux par peur des contrôles et du virus." Il poursuit : "Il vaudrait mieux que les clients viennent tous les deux jours, au lieu de venir une seule fois et de faire le plein de baguettes pour la semaine."

Dans la boulangerie, ils ont pris des précautions pour se tenir à plus d'un mètre de leurs clients. Pour le service, ils ont des gants ou prennent le pain avec des sacs.
 

Alors, comme un cri d’alarme, Lionel et Isabelle Guérin appellent la population à venir, aussi, dans les petits commerces de proximité comme d'habitude… et voire, un peu plus.

Ce dont ce patron-boulanger est sûr, c’est que l’épidémie laissera aussi des traces dans l’économie, malgré les milliards d’aide annoncés par le gouvernement. Il craint déjà devoir payer les charges dès le mois de mai, alors que son chiffre d’affaire aura fondu les semaines précédentes.

Il sait qu’il n’est pas la seule boulangerie dans ce cas. D’autres ont également mis leurs salariés en chômage partiel et ont décidé d’ouvrir uniquement le matin.


 
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