Le conseil des prud'hommes de La-Roche-sur-Yon en Vendée a ordonné à Michelin de communiquer des documents internes juridiques et financiers à 172 de ses salariés, dénonçant le "caractère abusif" de leur licenciement.
Dans sa décision, consultée par l'AFP, le conseil des prud'hommes de la Roche-sur-Yon ordonne au géant français du pneu de délivrer sous 15 jours des documents juridiques, financiers et industriels.
"Ces pièces permettront de révéler la véritable situation économique de l'usine qui a été fermée. Ce que nous espérons trouver dans ces pièces, c'est la preuve que l'usine n'était pas du tout déficitaire", a expliqué Fiodor Rilov, l'avocat des 172 salariés concernés.
Parmi ces documents figurent "l'ensemble de la comptabilité" de la société "pour les exercices 2015 à 2018", "le coût du plan de licenciement collectif" et "l'organigramme juridique du groupe Michelin avant et après le plan de licenciement collectif".
L'usine Michelin de La-Roche-Sur-Yon, qui employait 619 salariés, a fermé ses portes en 2020.
Cette décision avait été à l'époque vivement contestée par les syndicats de l'entreprise, qui jugeaient le site rentable.
"Une première étape dans la bataille"
"C'est une première étape dans la bataille. La prochaine, une fois que l'on aura les pièces, est de les utiliser pour plaider le caractère abusif du licenciement que les salariés ont subi", a indiqué Fiodor Rilov.
Les 172 salariés demandent au conseil des prud'hommes de reconnaitre le caractère "illégal d'une rupture sans cause réelle et sérieuse" et demandent au groupe des indemnités "en réparation du préjudice subi".
La prochaine audience est prévue le 22 juillet 2022.