Les salariés du groupe Bénéteau en chômage partiel jusqu'à l'été 2025 ?

Tous les sites vendéens sont touchés par un marché nautique au plus bas. De nombreux salariés du groupe Bénéteau sont en chômage partiel à cause de cette importante baisse d'activité. Un statu quo qui perdure et ne présage rien de bon.

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"Je pense que l'entreprise à des vues sur le long terme, mais pour nous, c'est très incertain", reconnaît Rodrigue Agneray, responsable de la section syndicale Sud industrie de l'entreprise Bénéteau.

Les salariés du groupe spécialisé dans l'industrie nautique s'inquiètent. Depuis la fin 2023, ils connaissent un rythme de travail assez particulier avec le chômage partiel. "Ça va faire presque un an que le chômage partiel a été mis en place", souligne Rodrigue Agneray. Il ajoute, "et la situation ne semble pas s'améliorer. Une nouvelle demande a été acceptée par l'inspection du travail pour le prolonger jusqu'à juin 2025".

Une situation qui n'épargne personne

En Vendée, le groupe emploie 3 500 personnes. Deux tiers d'entre elles sont concernés par la situation et alternent entre chômage partiel et courtes périodes d'emploi.

Certains vont reprendre mi-septembre, mais c'est vraiment aléatoire d'une usine à l'autre

Rodrigue Agneray

Responsable de la section syndicale Sud industrie

À Cholet, les 350 salariés, ne devraient pas reprendre avant janvier 2025, selon Rodrigue Agneray. Le responsable syndical l'assure, "tous les sites vendéens sont concernés. Même en dehors de la France, c'est le marché mondial de l'industrie nautique qui est au plus bas".

Surproduction et euphorie

"Il y a eu une surproduction et une euphorie pendant les années 2022 et 2023, détaille Rodrigue Agneray, mais on n'a pas vendu autant que prévu". Après la pandémie de Covid-19, les commandes ont afflué et le marché de l'industrie nautique s'est enflammé.

"Il y avait beaucoup de commandes. On avait du travail, plus qu'il n'en fallait", se souvient le représentant syndical. "Mais on aurait pu prévoir que ça ne durerait pas et mieux anticiper" dénonce-t-il.

On aurait pu prévoir que ça ne durerait pas et mieux anticiper

Rodrigue Agneray

Responsable de la section syndicale Sud industrie

À la fin de l'année 2023, les ventes ont diminué alors que les stocks des concessionnaires étaient encore pleins. En septembre, le stock s'élevait à 1 200 bateaux. "C'est beaucoup trop", précise le responsable syndical. En situation normale, c'est plutôt entre 200 et 250 bateaux qui sont entreposés. "Aujourd'hui, il y en a encore plus de 700, et je ne pense pas que ça va s'améliorer en 2025", spécule-t-il.

Au premier semestre 2024, le groupe enregistrait une baisse de -32 % du chiffre d'affaires.

Un futur incertain

"Il y a un ras-le-bol général pour les salariés, c'est long de ne pas travailler", rapporte Rodrigue Agneray. Si les salariés peuvent être soulagés de conserver leur emploi, malgré une production presque à l'arrêt, la situation n'est tout de même pas facile à vivre. En chômage partiel, les employés ne touchent que 70 % de leur salaire et ne peuvent pas forcément aller travailler ailleurs en attendant la reprise de l'activité.

Ça commence à peser sur le mental

Rodrigue Agneray

Responsable de la section syndicale Sud industrie

"J’ai connu deux plans sociaux, la situation ne m'inquiète pas plus que ça, reconnaît le responsable Sud Industrie, c'est un groupe qui a les reins solides".

En juin 2025, l'entreprise ne pourra plus prolonger le chômage partiel et devra envisager d'autres solutions si les ventes ne reprennent pas.

"Si la situation ne s'améliore pas en juin 2025, il sera question d'un plan social", envisage Rodrigue Agneray. Le groupe Bénéteau ne peut pas prolonger le chômage partiel de ses salariés indéfiniment, mais d'ici là, le marché pourrait reprendre. "Ça va vraiment dépendre du marché mondial" assure le responsable syndical.

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