Des habitants et parents d'élèves de Saint-Martin-Lars-en-Sainte-Hermine en Vendée manifestent ce jeudi 21 décembre contre la fermeture annoncée de l'unique école du village.
La commune n'est pas bien grande, 400 habitants. Rarement, on entend parler de ce bout de territoire rural. Mais ce jeudi matin, la population de Saint-Martin-Lars-en-Sainte-Hermine a voulu faire du bruit. Se faire entendre pour dénoncer la fermeture de la seule école du bourg.
"Mise à mort de la commune"
Dans la cour de récréation, cet établissement privé catholique vieillissant, 29 élèves, de la maternelle au CM2. Les enfants jouent avant de partir en vacances, les parents eux manifestent devant la direction de l'enseignement catholique. Pour eux, l'école qui disparaît, c'est la mort de la commune comme on peut le lire sur les pancartes brandies.
"La décision a été prise de fermer notre école, la seule de la commune. Ce n'est pas possible, c'est inadmissible", explique Aline, une mère de famille.
On a le nombre d'élèves suffisant, un bilan financier positif, tout est là pour que notre école reste ouverte
AlineMère de famille
"Nous allons essayer de nous battre jusqu'au bout. Si nous devions envoyer nos enfants dans un autre établissement, ce serait malheureux, malheureux pour eux, pour la commune, pour tout le monde. Là, ils sont 30 dans l'école et ils devraient se retrouver dans une classe de 30 élèves, ce n'est pas possible, il faut laisser notre école ouverte", ajoute-t-elle.
Un combat partagé par le maire de la commune, Joseph-Marie Alletru. Pour lui, les effectifs sont "plus au moins stables, "entre 25 et 30 élèves selon les années".
Nous maintenons le cap. On y arrive toujours ! De jeunes couples s'installent à Saint-Martin
Joseph-Marie AlletruMaire de Saint-Martin-Lars-en Sainte-Hermine
"Le bourg est attractif, avec un tissu associatif très dynamique, avec des parents qui se donnent au niveau de l'école. On ne peut pas mourir sans se laisser faire", explique l'élu.
Le maire consent que le bâtiment doit être restauré. "Avec 150 à 200000 euros, on peut faire quelque chose de bien et de correct pour assurer la sécurité des enfants."
On aurait pu faire du mécénat, des appels aux dons. J'ai même proposé que la commune rachète le bâtiment et de le mettre aux normes, mais ils refusent catégoriquement toutes propositions.
Ma commune, c'est une famille, alors fermer l'école, c'est tuer une partie de nous. C'est inadmissible !
Joseph-Marie AlletruMaire de Saint-Martin-Lars-en Sainte-Hermine
"Une question de sécurité"
Stéphane Nouvel, directeur diocésain de l'enseignement catholique, confirme que la décision est irrévocable. "Elle a été votée mercredi dernier." Quatre critères ont été retenus pour justifier cette fermeture, l'implication des personnes, la situation économique, immobilière et les effectifs. "Il y a une problématique réelle de sécurité des élèves en termes de bâtiment. Il y a aussi une question de sécurité sanitaire.
La priorité est de permettre aux élèves, aux enseignants, aux salariés de travailler dans des conditions saines
Stéphane NouvelDirecteur diocésain de l'enseignement catholique
Les problèmes structurels sont nombreux aux dires de la direction diocésaine "sur le premier étage, la chaufferie, dans les huisseries. Et les murs ne sont pas forcément sains."
Reconstruire, installer des modulaires, toutes les alternatives auraient été étudiées. "La situation économique est bien trop fragile pour envisager un emprunt". Pour la petite école de Saint-Lars-en-Sainte-Hermine, la messe est dite, le glas a sonné. Révolté, le maire, lui, veut "lancer toutes les étapes de procédure pour ouvrir un établissement public."
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