En Vendée depuis vendredi dernier, le plan blanc est activé dans les hôpitaux du département. La cause, des services débordés qui peinent à accueillir des patients toujours plus nombreux. Un contexte qui se rajoute à la fatigue après 2 ans de crise sanitaire.
L'image est saisissante, une file de brancards et des patients qui attendent depuis plusieurs heures. Aux urgences de la Roche-sur-Yon, comme dans tous les hôpitaux publics du département, on peine à trouver des lits disponibles. Alors les soins se font directement dans les couloirs.
Soignants maltraités et maltraitants
Céline est aide-soignante, elle constate la dégradation continue des conditions de travail : "C'est la cohue depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, là on a franchi un nouveau cap. On essaie de faire ce que l'on peut auprès des patients mais ce n'est pas simple".
Une surcharge et des conditions de travail compliquées pour des soignants qui tiennent bon, mais qui se posent de nombreuses questions quant à leur vocation. Comme ces trois aides-soignantes en EHPAD qui viennent de terminer leur service.
"On se sent dégoutées", dit l'une, "c'est plus un ras le bol, avoir un appris un métier dont les valeurs ne sont plus respectées", poursuit l'autre, "on parle beaucoup de la bienveillance, on essaye de donner le meilleur de nous même mais ce n'est pas toujours possible", reprend la troisième. "Que ce soit dans un service ou dans un autre c'est partout pareil", affirment-elles d'une même voix.
Pénurie de personnels et recrutements à venir
Une lassitude et des arrêts de travail entraînant une pénurie de personnel et la fermeture de 90 lits à l’hôpital yonnais. Un manque de ressources difficiles à vivre pour les équipes, fatiguées par la situation après déjà deux ans de crise sanitaire.
"Ils ont l'impression de ne pas pouvoir apporter des soins de qualité dans des conditions satisfaisantes de dignité pour les patients, ils ont l'impression d'être mal traitant, craignent de faire des erreurs, toutes ces conditions font que leur travail n'est pas celui pour lequel ils se sont engagés", reconnait Valérie Debierre Co-chef du service des urgences.
La direction du CHD, de son côté, craint un week-end de Pâques difficile. Elle appelle la population à privilégier, sauf gravité, l’appel à un médecin traitant ou au 116 117, afin de ne pas saturer les services des urgences.
Elle annonce par ailleurs vouloir démarrer bientôt une campagne de recrutement. À la recherche d'environ 150 médecins et 200 à 250 paramédicaux, au total dans tout les hôpitaux du département.