Un scenario catastrophe. Une fiction, dans le cadre de la journée de prévention des catastrophes naturelles. Un exercice grandeur nature a eu lieu, ce jeudi 13 octobre à l'Aiguillon-la-Presqu'île, anciennement la Faute-sur-Mer, en Vendée où la tempête Xynthia qui a causé 29 morts en 2010.
Élus et secours se sont mobilisés pour tester leur réactivité et envisager les actions à mener en cas d'inondations imprévues. Dans cette commune marquée à jamais, les habitants ont la "culture" du risque.
"Vous savez qu'il y a des risques importants de précipitations sur le territoire qui pourraient générer des crues sur la commune". Le ton est donné. L'exercice grandeur nature peut commencer.
10 heures, dans une ville fictive : Saint-Laurent-du-Pont. L’alerte orange crues et inondations est déclenchée. Rapidement trois cellules de crises sont constituées…
"Donc il est 10h25 et là il faut appeler la préfecture", lance un participant. "Ok, je m'en charge répond très vite un autre"
Répartis en plusieurs pôles, téléphone à la main, les élus vendéens doivent gérer la crise. Communication, sécurité, logistique, rien n’est à laisser de côté. Ils ne lâchent pas leur téléphone.
Les enfants sont sur le chemin du gymnase, ils ont tous quitté l'école. Et tout se passe bien pour l'instant
Un élu vendéen
Dans la salle chacun est à son poste et personne ne plaisante, comme si la catastrophe approchait.
A l’autre bout du fil, des intervenants se chargent de les mettre en conditions réelles. Alors qu’au loin, les membres de l’Institut des Risques Majeurs, l’un des organisateurs de cette journée, observent leur façon de réagir.
"Est-ce qu'ils pensent à alerter rapidement les personnes en situation de vulnérabilité, les personnes en zone inondable ? Est-ce-qu' ils pensent à communiquer largement et à relayer les consignes auprès de toutes les populations ? ", énumère Guilhem Dupuis, de l'Institut des risques majeurs.
L'idée c'est de les sensibiliser, de les informer. On n'est pas là pour les évaluer et leur mettre une note mais plutôt pour leur faire prendre conscience de la nécessité de s'entrainer et de se former
Guilhem DupuisInstitut des risques majeurs
Une simulation nécessaire pour les participants.
"C'est important ce devoir de mémoire, c'est très important pour moi, c'est énorme parce que j'ai perdu quand même des personnes, raconte Elisabeth Tabary, dont la mari et le petit-fils sont morts lors la tragédie liée à la tempête Xynthia, et je trouve que 29 personnes dans un petit pays comme ici, il est indiscutable qu'il faut faire quelque chose, il faut continuer à parler de ces heures-là".
"Nous sommes aux prémices en France de l'acculturation de la population et des élus aux risques. Là ce ne sont que des élus ou des directeurs des services généraux. On voit qu'il y a une habitude mais pour autant, on voit bien que l'on est très vite en limite", constate Laurent Huger, Maire de la Faute-sur-Mer (SE)
Et pour aider leurs élus, les habitants s’organisent, dans ce département où la tempête Xynthia, il y a 12 ans, a fait des ravages. 29 morts, en quelques heures. Un drame inoubliable. Depuis 2015, un réseau de voisinage a été créé.
"Nous allons rencontrer des gens des gens pour créer cette relation humaine et que les gens communiquent leur numéro de téléphone et qu'ils reçoivent les appels d'alerte", explique Annette Anil, membre de l'Association des victimes des inondations à la Faute-sur-Mer et représentante du réseau de voisinage.
Le plus important, c'est de repérer les personnes fragiles.
Annette AnilMembre de l'Association des victimes des inondations à la Faute-sur-Mer et représentante du réseau de voisinage
Pour l’Association des Victimes des Inondations à la Faute-sur-Mer, c'est aussi un devoir de mémoire et de culture du risque.
Une culture du risque de plus en plus importante pour ces villes de bord de mer, menacées par l'érosion, la montée des eaux et le réchauffement climatique.