Le Vendée Globe 2016-2017 couronne un « éternel second ». Au terme d’une dernière semaine haletante, Armel Le Cléac’h s’est enfin attribué la victoire lors de sa 3e participation, après deux secondes places lors des précédentes éditions.
« Je la voulais tellement cette victoire… Voilà, c’est réussi. » Il était le Raymond Poulidor du Vendée Globe. Mais contrairement au cycliste, Armel Le Cléac’h, en pleurs, a réussi à briser la malédiction, ce 19 janvier 2017.Pour sa troisième participation au Vendée globe et deux places de second, le natif de Saint-Pol-de-Léon (Finistère) s’est enfin emparé de la victoire en arrivant en tête aux Sables-d’Olonne en tête de la course en solitaire.
Il était 16h37 et 46 secondes lorsque le skipper breton a levé les bras et embrassé le pont de son bateau, au moment où la voix sortant des haut-parleurs l’annonçait vainqueur. Devant les caméras, Le Cléac’h avoue ne pas avoir cru à la victoire jusqu’au passage de l’île d’Ouessant, lui qui fut deux fois deuxième derrière Michel Desjoyeaux en 2009 et François Gabart en 2013.
Car la victoire n’était pas aisée. Jusqu’au dernier jour, Armel Le Cléac’h s’est battu pour conserver son avance sur son tenace poursuivant Alex Thomson. Depuis le passage de l’équateur, le Gallois s’est toujours débrouillé pour être à moins de 100 milles (180 kilomètres) de l’échappé. « Ça a été une bagarre dense avec Alex en Atlantique nord. Mais je me suis accroché, j’ai pas voulu lui laisser un mètre, » a déclaré à la presse un Armel Le Cléac’h éreinté.
Un record battu
Pour sa première victoire, il signe une performance remarquable et impose un nouveau temps de référence sur ce tour du monde en solitaire en monocoque. 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes se sont écoulés depuis le départ des Sables le 16 novembre. C’est 3 jours, 22 heures et 41 minutes de moins que François Gabart en 2013, le record de vitesse précédent.Sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 24 500 milles est de 13,77 nœuds. Armel a en réalité parcouru 27 455 milles sur l'eau à la vitesse moyenne de 15,43 nœuds.
« C’est un terrible compétiteur, on sait qu’il est à fond tout le temps. explique François Gabart. Comme un chacal, il est prêt à sauter sur toute occasion pour gagner ». « J’ai donné beaucoup de ma vie à préparer cette course difficile, confie l'interressé. Je pense que c’est une finalité d’avoir réussi à décrocher ce rêve. Je vais passer à autre chose. » Fruit de sa perséverance, le « chacal » peut enfin soulever son graal.