Le 2 juillet, en Vendée, au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier, a débuté le chantier du parc éolien offshore. Le calendrier prévoit plus de deux ans de travaux. Un projet qui suscite quelques inquiétudes.
Les premières études du projet datent de 2016. Le feu vert final, autorisant les travaux, de 2020.
Porté par la société "Éoliennes en Mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier" (EMYN), le projet de parc éolien géant de 62 éoliennes de 8 mégawatts, soit 496 mégawatts de puissance totale, entre donc dans sa phase de réalisation.
Le chantier offshore qui vient de commencer au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier doit se terminer, espère-t-on, avant la fin de l'année 2025. Ce parc éolien doit produire l'équivalent de ce que consomment en électricité 800 000 personnes.
L'opposition à ce projet, représentée par l'association "Non aux éoliennes entre Noirmoutier et Yeu", n'a pas obtenu gain de cause. Son recours a été rejeté par le Conseil d'État en juin 2020.
À Noirmoutier, on se fait une raison.
"On peut pas dire non partout", fait remarquer un habitant de Noirmoutier que le chantier n'inquiète pas plus que ça. "On verra bien à la fin, si c'est pas bon, on fera démonter", dit-il en riant.
Pour lui, le risque viendrait plutôt de la houle qui, lors des tempêtes, pourrait fragiliser ces ouvrages. "Y'a de la pression !", fait-il remarquer.
"On n'a plus le choix, faut faire avec !"
Ce champ d'éoliennes plantées sur une superficie de 83 km2 et situé à 12 km des côtes de l’île d’Yeu et 16 km de celles de Noirmoutier provoque cependant quelques inquiétudes. Notamment chez les marins pêcheurs.
"Maintenant, c'est lancé, on n'a plus le choix, faut faire avec !", déclare avec philosophie Lilian Pineau, un marin-pêcheur de l'Herbaudière, qui s'inquiète tout de même de la ressource aux abords de ce parc éolien. Que ce soit les crustacés ou les poissons.
Pour le moment, la réalité de ces travaux pour ce professionnel de la mer, ce sont des interdictions de pêcher sur les différentes zones du chantier. Il y en a quatre, explique-t-il :
"À un moment, on n'a plus le droit dans une zone. Ils nous dégagent le temps qu'ils fassent les travaux. Après, on le droit d'y retourner."
Lilian pense qu'il y aura des compensations financières. La zone était favorable aux homards, aux poulpes, aux tourteaux. Mais ces compensations ne sont pas un objectif pour lui.
"Nous, dit-il, ce qu'on veut, c'est travailler, ce n'est pas avoir des sous pour ne pas travailler."
Préparer le sol
Au large de la côte ouest de Noirmoutier, on va donc commencer par aplanir le sol. C'est une première phase.
"Le premier navire est arrivé dimanche pour la préparation des sols, explique Matthieu Carrette, responsable des relations locales EMYN. Il va rester trois à quatre semaines sur zone. Et après, on aura vraiment le début des plus importants travaux. Ce sera à partir du printemps de l'année prochaine. Pendant un an et demi, il y aura des travaux en permanence. Des premiers travaux pour préparer l'arrivée de navires d'installation."
Afin de répondre aux questions du public, la société EMYN a prévu de poser son stand sur différents événements locaux tout au long de l'été.
La région des Pays de la Loire possède déjà un parc éolien offshore, le premier en France, au large de Saint-Nazaire. Ce parc compte 80 éoliennes situées à 12 km des côtes.
Olivier Quentin avec Quentin Carudel