Sur l'île de Noirmoutier, les ostréiculteurs et les sauniers regardent le ciel avec attention. Après un printemps et un été plutôt maussades, ils espèrent un été indien pour rattraper le retard de production.
A cette période de l'année, à Noirmoutier, les ostréiculteurs retournent les poches d'huîtres pour homogénéiser leur croissance ; une opération encore plus indispensable après les semaines de pluie. Car dans ces poches, les huîtres sont plus petites que d’habitude. Elles devraient être presque deux fois plus grosses, la faute à une eau trop froide où le phytoplancton, leur aliment de base, n'a pas pu se développer.
Les conséquences sur ce retard de croissance d'un mois et demi, ce sont potentiellement moins d'huîtres sur nos tables à Noël, des prix qui risquent de flamber et moins 25 % de production pour la filière.
Aurélien Gendron, ostréiculteur, scrute le ciel et garde espoir : “C'est un retard qu'on va pouvoir rattraper en partie, mais pas totalement. Le mois de mai, c’est normalement le mois où elles grossissent le plus. Si on a une belle arrière-saison avec un beau mois de septembre, elles vont pousser, elles vont grossir. Mais ça ne rattrapera pas ce mois de mai maussade.”
On quitte la mer, direction le centre de l'île de Noirmoutier.
Fabien Huchet est ravi de pouvoir revenir sur son marais. Ce Saunier n'a pas ramassé de sel depuis plusieurs semaines car la pluie a empêché l’eau de ses œillets de s'évaporer. Actuellement, ces fins cristaux sont enfin prêts à être récoltés.
Pour Fabien, là aussi, difficile de rattraper le temps perdu : “Normalement, les journées où l’on peut faire de la fleur de sel, ce sont les journées les plus longues, autour du 21 juin. Mais cette année, vers le 21 juin, on a eu un temps mitigé. Et cette fleur de sel ne s’est pas faite totalement, donc on n’a pas fait nos stocks.”
Des jours de retard sur sa production annuelle mais peu d'inquiétude. En cas de coup dur, il sait qu'il peut compter sur un trésor soigneusement gardé par la coopérative de sel de l'île. Ici, 6000 tonnes de sel sont stockés chaque année ; l'équivalent de 3 années de production. C’est une sécurité pour la centaine d’adhérents de la coopérative.
Élisabeth Wattebled, présidente de la Coopérative de Sel de Noirmoutier, explique : "ça nous permet de lisser la rémunération des producteurs. Ce qui fait que, tous les ans, on touche à peu près la même chose que la saison a été bonne ou moins bonne.”
A Noirmoutier, les professionnels espèrent tous un été indien pour pouvoir assurer leur production et sauver leur saison.