Une nouvelle guerre des chefs aura-t-elle lieu au sein des Républicains ? Le parti doit élire un nouveau président les 3 et 4 décembre prochain, pour tourner la page des défaites électorales. Bruno Retailleau a officialisé sa candidature, une candidature de "droite vraiment de droite". Il est l'invité de Dimanche en Politique, ce dimanche 2 octobre à 11h25.
Dans la course à la présidence des LR, pas d’homme ou de femmes providentiels, mais notamment un visage bien connu de la politique ligérienne : le patron des sénateurs Républicains, Bruno Retailleau. Il est entré en campagne sur le tard, à la fin de l’été, avec une promesse : rassembler une famille politique affaiblie électoralement, divisée, et prise en tenaille entre la majorité présidentielle et l’extrême droite.
État des lieux d’un parti en quête de renouveau, avec les interviews de Bruno Retailleau et Éric Ciotti, candidats à la présidences des Républicains.
Bruno Retailleau est déjà en campagne. La preuve, le sénateur vendéen est allé à la rencontre des policiers nationaux, après une nouvelle série de violence dans la métropole nantaise. Il s'est rendu ce vendredi, au commissariat Waldeck Rousseau de Nantes aux côtés de Laurence Garnier, sénatrice de la Loire-Atlantique et conseillère municipale de Nantes.
Nantes est malheureusement devenu un symbole de l'échec des politiques de sécurité. Ce n’est pas qu’une affaire de moyens. Tout empirera si on ne sort pas du laxisme pénal et du laxisme migratoire.
Bruno RetailleauSénateur de la Vendée
Pour le sénateur vendéen, "quand on blesse un policier, c’est la case prison ! Il faut des peines minimales et des courtes peines pour s’en tirer face à l’ultra violence".
Il pointe également du doigt la responsabilité de la municipalité socialiste sur la question de la sécurité : "Je pense que la gauche a une responsabilité et a participé à cette idéologie de l’excuse. Nantes a très peu de policiers municipaux, et ils ne sont pas armés. Nantes a aussi été une des dernière grandes villes à se mettre à la vidéo protection".
Bruno Retailleau assume de faire un lien direct entre insécurité et immigration. "Je ne fais pas d’amalgame, tout immigré n’est pas un délinquant en puissance. Mais les policiers de Nantes me disent que plus de 60% des mis en cause sont des étrangers (..) donc ça ne peut plus durer. Les français sentent bien qu’on leur cache la vérité".
Le chef des sénateurs LR avance donc des propositions.
Il faut revoir les conditions d’asile et arrêter la pompe aspirante. A Nantes par exemple, il faudrait construire un centre de rétention.
Bruno RetailleauSénateur de la Vendée
Le candidat à la présidence des LR propose également de trancher ces questions par un référendum en matière d’immigration.
Des prises de positions très droitières qui font réagir en interne. Certains cadres craignent une implosion du parti. Réactions de quelques figures de la droite. Un reportage réalisé avec Vincent Raynal, Quentin Carudel et Damien Raveleau avec les interviews de : Anne-Laure Blin (députée LR du Maine-et-Loire), Franck Louvrier (maire LR de La Baule) et Luc Bouard (maire Horizons de La Roche-sur-Yon)
Interrogé sur une éventuelle alliance avec l'extrême droite, Bruno Retailleau précise sa ligne : "Moi j’ai un avantage, je n’ai jamais changé de convictions. Je le dis de façon très claire : je veux bâtir un parti populaire, patriote, qui ne s’excuse plus d’être de droite, et qui rassemble tous les électeurs . Mais je ne veux certainement pas d’une alliance partisane".
Sur la forme, aucune union possible avec le Rassemblement National, mais sur le fond, quelle est la différence entre le conservateur vendéen et la cheffe du parti d’extrême droite ?
"La différence avec Marine Le Pen, c’est la démagogie ! Elle change d’avis sur tout. Moi je n’ai jamais changé de convictions. Je ne veux être ni une béquille pour Emmanuel Macron, ni pour Marine Le Pen".
Concernant le duel attendu avec Eric Ciotti, Bruno Retailleau estime qu’il "ne défend pas uniquement une droite sécuritaire, mais une droite beaucoup plus complète sur le social, la liberté, l'écologie".
Autre différence avec son principal adversaire : "Éric veut qu’on élise dès 2023 notre candidat pour la prochaine élection. Mais il faut d’abord reconstruire le parti. Si on désigne Laurent Wauquiez dès maintenant, on risque d’électrocuter notre candidat avant même d’avoir commencé".
Le programme de Bruno Retailleau, c’est donc avant tout de reconstruire le parti, du sol au plafond. "On ne pourra pas seulement faire un ripolinage : il faudra tout décentraliser, tout changer, à commencer par le nom Les Républicains qui est trop abîmé".
►Dimanche en politique, ce dimanche 2 octobre à 11h25 et en replay sur france.tv