Récolte de miel en Vendée : les abeilles vont bien mais pour combien de temps

En Vendée, les apiculteurs achèvent la récolte du miel d'été. Après des années de mortalité inquiétante des cheptels, la qualité et la quantité sont au rendez-vous. Mais le gouvernement veut de nouveau autoriser l'usage d'un insecticide interdit en 2018, de quoi inquiéter les professionnels.

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Les abeilles sont un peu les vigies de la qualité de notre environnement. Si elles sont en bonne santé, elles produisent beaucoup de miel.

"La première chose à observer, c'est l'ambiance dans le rucher, vérifier qu’il n’y a pas de mortalité devant les ruches, qu’il n’y a pas quelque chose d'anormal", explique Samuel Bodet, apiculteur et chef d'exploitation apicole en Vendée. "Les ruches sont pleines d’abeilles. On peut dire que les colonies sont en forme" confirme-t-il, alors qu'il s'apprête à récolter les dernières productions de l’été.

Effectivement, les cadres sont bien bombés et gorgés de miel. Tout l’été, les ouvrières se sont nourries de fleurs de tournesol et de luzerne dans la plaine vendéenne. Chacune de ces ruches donne près de 50 kilos de miel, un miel toutes fleurs, coloré et fruité.

La récolte 2020 est satisfaisante en quantité et en qualité, grâce à des conditions météo favorables.
"On a eu de longues semaines de floraisons, ce qui a permis aux abeilles de faire une belle récolte", confirme Franck Alétru, gérant de l’entreprise apicole Melli Ouest, dont la production devrait atteindre cette année près de 40 tonnes.

"Les températures ont permis aux abeilles de bien sécher le miel. Les cadres sont bien operculés. Le miel est très concentré, avec très peu d’eau dedans. On a une multiplicité de fleurs, le miel polyfloral d'été est excellent".

Malgré cette bonne récolte, les apiculteurs sont sur le qui-vive alors que le gouvernement annonce vouloir autoriser de nouveau un insecticide pour traiter les cultures de betteraves sucrières. Une aberration pour la profession, car depuis l’interdiction de l’usage des néonicotonoïdes en 2018 en France, la santé des ruchers s’est nettement améliorée.

"Depuis l'arrêt des néonicotinoïdes, c'est plus facile de développer les cheptels, on a beaucoup moins de pertes", explique Franck Alétru, également président du syndicat national d'apiculture.

"Aujourd'hui, on est extrêmement inquiet quand on entend qu’un projet de loi envisage de les ré-autoriser. C’est une marche arrière, 20 ans de combat inutile. C’est une forme de mépris pour la filière apicole et pour l'environnement."

Les néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveux des abeilles et pertubent leur sens de l'orientation. "C’est un neuro toxique, les abeilles meurent loin de la ruche et les populations s’effondrent progressivement", s'alarme Franck Alétru.

La loi doit être votée dans quelques semaines à l'assemblée nationale. D'ici là, les apiculteurs vont poursuivre leur mobilisation, notamment en interpellant les parlementaires.
 
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