Le phénomène est commun en cette période l'année. Des méduses ont envahi les plages vendéennes depuis une semaine.
Elles sont arrivées il y a une semaine. Un phénomène très courant en cette saison et localisé.
À Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée, les méduses, des rhizostoma pulmo, ont envahi la plage des Mouettes. Par endroits, elles sont quasiment à touche touche. Et certains spécimens font leur poids. Pas toujours agréable de croiser ces drôles de bestioles urticantes, flasques et translucides.
Leur présence peu ragoutante interroge les promeneurs.
Josiane Darcel profite du soleil. "Depuis 10 ans que je viens là, c'est la première fois que j'en vois autant. Je ne sais d'où ça vient peut-être le climat ? On se demande pourquoi, c'est un peu inquiétant. C'est probablement dû à la chaleur, mais l'an passé, il n'y en avait pas autant."
"Rien d'exceptionnel"
"Ce n'est pas méchant, on a vu pire", vient contredire une habitante du coin. "Elles vont repartir avec la mer. C'est signe de sécheresse quand on les voit. C'est un phénomène climatique, mais surtout naturel et normal. Rien d'exceptionnel et rien d'étonnant."
Moi, ça ne va pas me décourager, je vais aller faire ma marche dans la mer comme prévu !
Une habitante de Saint-Hilaire-de-Rietz
Cet habitué du site vient régulièrement depuis 1983. "Je n'en ai jamais vu. Pas une seule en 40 ans ! Il y en a énormément tout le long de la plage, des centaines, sans doute d'avantage encore. On va prendre des photos et se renseigner. Forcément ça pose question, peut-être fait-il trop chaud. "
Les méduses arrivent avec les marées et certains types de vent. En l'occurrence, ce sont ceux de Nord - Nord/ouest qui soufflent sur la côte depuis huit jours.
Justin Chanet, sort de l'eau. "Sur la pratique du surf, il n'y a pas eu d'impact. Visuellement, c'était un peu gênant, mais vu que les méduses n'étaient pas urticantes, il n'y avait pas de quoi alarmer les élèves ou annuler un cours. Au moment où il en avait beaucoup au large, en toucher une à chaque coup de rame pour aller chercher la vague, ce n'était pas très agréable.
Quand c'est vraiment un problème, on est obligé d'annuler les cours de surf pour ne pas mettre les gens en danger
Justin ChanetSurfeur
Un phénomène naturel amplifié par le réchauffement climatique
Ces derniers temps, les vents ont créé des courants qui ont poussé les méduses vers le rivage, pointent les spécialistes. De plus, avec l’élévation des températures, des couches d’eau chaude se forment près de la surface de la mer.
Les méduses y sont alors plus abondantes en surface, où elles trouvent davantage de crustacés pour se nourrir. Dès lors, elles sont plus facilement emportées par les courants.
Les méduses se reproduisent l’hiver, donc elles sont plus nombreuses au printemps, où la nourriture est abondante. Toutefois, le phénomène tend à s'amplifier avec le réchauffement climatique.
Que faire en cas de contact
Stéphane Auffret, directeur de l'Océarium du Croisic, nous expliquait cet hiver que l'ensemble des 1 400 variétés de méduses sont urticantes. "Toutes les méduses piquent. Car c’est grâce à leurs cellules urticantes le long de leurs filaments qu’elles captent leur nourriture".
À quelques semaines de l'été et d'éventuelles rencontres, voici quelques conseils en cas de piqure : rincer à l'eau de mer, frotter doucement la peau avec du sable et enlever les petits filaments restés sur la peau à l'aide d'une carte, type carte de visite.
Céline Dupeyrat avec Stéphanie Pasgrimaud