"On est capables de faire des performances sur le Vendée Globe", Samantha Davies et Justine Mettraux à l'assaut de l'Everest des mers

Les deux navigatrices Samantha Davies et Justine Mettraux seront au départ le 10 novembre prochain de cette 10ᵉ édition du Vendée Globe. L'occasion de revenir avec elles sur leur amitié, sur leurs expériences, mais aussi sur la place actuelle des femmes dans le monde de la voile aujourd'hui.

Elle va s'élancer le 10 novembre prochain, des Sables-d'Olonne, pour son quatrième Vendée Globe. À 50 ans, Samantha Davies fait désormais largement partie des navigatrices expérimentées.

Et à deux semaines du départ, elle se sent prête à attaquer ce nouveau tour du monde à la voile en solitaire et sans escale.

"Je connais un peu le rythme et les émotions d'être là au départ du Vendée Globe, raconte la navigatrice britannique. Mais en même temps, parce qu'on va partir faire un tour du monde, il faut rester concentrée et il faut profiter de tous les jours pour vérifier que tu es parfaitement prêt." 

De son côté, à 38 ans, Justine Mettraux va participer à son tout premier Vendée Globe. Une bizuth qui aborde la compétition pour l'instant de façon sereine. "On a eu la chance de beaucoup naviguer pour déjà se qualifier pour le Vendée Globe, explique la Suissesse. J'ai l'impression aujourd'hui de bien connaître mon bateau, d'avoir pu beaucoup courir avec, de savoir où je vais, même s'il y a une part d'inconnu." 

De coéquipières à concurrentes

Si au départ de l'Everest des Mers, les deux femmes seront concurrentes, dans la vie de tous les jours, elles se connaissent bien. En 2014-2015, celles qui se surnomment "Sam" et "Juju", étaient coéquipières lors de la Volvo Océan Race.

"Pour moi, c'était chouette de pouvoir courir avec elle, détaille Justine Mettraux. C'était l'occasion de pouvoir apprendre en étant son équipière et avec d'autres personnes qui avaient aussi plus d'expérience que moi sur des bateaux qui avaient une dimension que moi, je ne connaissais pas encore."

Samantha, elle, se rappelle une jeune femme vraiment compétitrice : "Juju était tellement à fond sur la performance et les réglages des voiles que parfois, elle oubliait tout le reste. Je pense que c'est la seule personne que je connaisse qui a oublié de ranger son haut de ciré étanche et il s'est envolé. Elle ne lâchera rien du tout pour que le bateau aille le plus vite possible." 

Les femmes et la voile

Avec six femmes au départ de ce Vendée Globe, sur 40 participants, le pourcentage est plus bas pour cette 10ᵉ édition. Les deux skippeuses y voient quand même un progrès.

Avec son bateau flambant neuf, et de gros sponsors à ses côtés, Samantha Davies en est la preuve.

"Jusqu'à maintenant, j'ai toujours couru avec des bateaux d'occasion, explique-t-elle. C'est génial parce que mon sponsor m'a fait confiance ".

Pourtant, pour les deux femmes, il reste encore du chemin à parcourir.

"Il y a encore des questions d'égalité salariale sur les métiers de la course au large. Je pense aux navigatrices, mais aussi à tous les métiers qui entourent le rôle de skipper, qui nous permettent d'aller naviguer dans les équipes, énumère Justine Davies. Le fait que les femmes puissent travailler dans un cadre qui est vraiment sain pour elles aussi. Il y a encore tous ces thèmes-là qui doivent être améliorés." 

Inspirées par des modèles de navigatrices comme Ellen Mac Arthur ou Tracy Edwards, elles pensent que c'est à elles, désormais, de prendre la relève.

"Je pense que c'est à nous, avec Juju et les quatre autres filles, de montrer que nous, on est capables de faire des performances sur le Vendée Globe, explique la navigatrice britannique. Il faut montrer aux futurs sponsors de ces femmes-là, à leur famille etc... que c'est bien d'être derrière une jeune femme skipper qui veut faire le Vendée Globe." 

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