Dimanche, ils étaient 2 500 opposants à manifester contre le projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-Mer en Vendée. Une poignée d'entre eux a choisi de s'installer sur site. Le chantier a été stoppé lundi pour des raisons de sécurité. Les pelleteurses ont (brièvement) redémarré ce mardi.
"C'est bien gentil la kermesse mais ce n'est pas ça qui va faire bouger les choses", claironnaient dimanche après-midi les opposants au projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-Mer en Vendée.Lundi dès 7 heures du matin, une chaine humaine de douze personnes s'est positionnée sur le chantier. Une trentaine de gendarmes ont été dépêchés sur les lieux pour briser cette chaîne.Les travaux ont été stoppés par mesure de sécurité. A 13 heures, les pelleteuses ont quitté les lieux.
Dans la matinée, la mairie de Brétignolles-sur-Mer a annoncé qu'elle "restera fermée durant toute l’occupation illicite de l’emprise de l’opération."
De son côté, le chantier a repris, les pelleteuses ont redémarré mardi matin. Puis ont été de nouveau rapidement stoppés.
Zad de la Dune
"Zad partout" pouvait-ton lire dès dimanche sur la façade d'une ancienne ferme, proche du chantier. Une référence à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, qui avait vu s'installer les opposants au projet d'aéroport du grand ouest."Toutes les luttes ont été gagnées dans la radicalité, y compris Notre-Dame-des-Landes. Avec 50 recours, ce sont les zadistes qui ont freiné physiquement les travaux", expliquait dimanche un opposant au projet de port.
"Les opposants à l’origine des troubles à l’ordre public que la commune subit depuis hier seront seuls responsables des conséquences des éventuels incidents qui pourront survenir dans les prochains jours", a tenu à souligner la mairie de Brétignolles ce lundi 7 octobre.
Car, sur les réseaux sociaux, les appels à s'installer sur le site se sont multipliés.Lundi soir, ils étaient une vingtaine de personnes installées aux abords du chantier, sur un terrain privé qu'ils occupent sans l'accord de son proprétaire. La moitié avait prévu de passer la nuit sur place.
Des riverains qui les soutiennent sont venus dans la journée leur déposer vivres et mobilier.
17 ans que ça dure
Le projet de port de plaisance de Brétignolles ne date pas d'hier.En 2002, le maire, Christophe Chabot a décidé de faire de sa commune littorale, un lieu d’accueil privilégié pour les bateaux de plaisance. 915 anneaux dans deux bassins artificiels creusés et pris sur les terres de la Normandelière.
Une première déclaration d’utilité publique avait été retoquée en 2011 par le préfet de l’époque Jean-Jacques Brot. Mais en juillet 2019, le dossier, amendé, enrichi, de mesures considérées comme écologiques a finalement été validé par l’actuel préfet Benoit Brocart.