Après un Vendée Globe marqué par le sauvetage de Kevin Escoffier, François Gabart, vainqueur en 2012, rappelle l'importance de secourir également tous les migrants qui meurent en mer. Depuis sa création en 2015, le skipper parraine l'association SOS Méditerranée.
"C'est mon éducation depuis toujours. Quand tout petit, je suis monté à bord d'un optimist, on m'a appris qu'il fallait toujours faire le maximum pour porter secours aux personnes qui se trouvaient en difficulté". Entre François Gabart et l'association SOS Méditerranée, l'histoire a tout de suite été évidente.
Un drame se joue en mer
"Il y a un drame qui se joue en mer, tout près de nos côtes. Presque quotidiennement, on sait que des personnes se noient, des hommes, des femmes et des enfants. Alors que nous avons les bateaux et les volontaires pour aller les sauver."
Fondée en 2015, l'association a d'abord organisé des sauvetages à bord de l'Aquarius, puis aujourd'hui, sur l'Océan Viking, son deuxième navire, dont la dernière sortie, la semaine dernière, a permis de récupérer en mer 370 personnes, dont la moitié sont des mineurs.
— François GABART ⭐️⛵️⭐️ (@francoisgabart) January 11, 2021
Blocages administratifs et refus de débarquement
Il s'agissait de la première opération en mer depuis 5 mois, après que le bateau ait été retenu en Italie, car les autorités imposaient des travaux à son bord.
Entre les blocages administratifs et les refus de débarquement dans les ports, l'association voit très régulièrement sa mission entravée par les états européens, notamment ceux du sud de l'Europe.
Une différence de traitement qui choque
Un traitement qui choque François Gabart, surtout après un Vendée Globe marqué par le sauvetage de Kevin Escoffier, qui avait soulevé une immense émotion début décembre.
"C'est important ce qui s'est passé sur cette édition, tout le monde en est très fier. Jean Le Cam a même reçu les félicitations d'Emmanuel Macron. Mais c'est aussi un peu dur à entendre, quand on sait que ces associations qui sauvent des gens sont très souvent freinées, et pas soutenues par le chef de l'Etat."
Une conséquence du changement climatique
Pour cet habitué des courses au large, le sort des migrants est intimement lié au changement climatique. "Chacune de ces deux causes me bouleverse et me touche profondément. On sait qu'il va y avoir un changement climatique majeur, dont nous sommes tous un peu responsables, et que cela va entraîner d'importants mouvements de migration subie. Je pense que nous devons essayer d'y répondre avec le plus d'humanité possible."
Jeudi 21 janvier, une trentaine de collectivités locales a également lancé une plateforme de soutien à SOS Méditerranée, dénonçant des états défaillants et des opérations d'intox.
En 2020, l'organisation internationale pour les migrations estime que plus de 1200 migrants ont péri en Méditerranée.