L'autorité chargée de réguler les activités routières ne s'oppose pas à l'interdiction de deux liaisons entre Paris (porte Maillot) et l'aéroport de Beauvais-Tillé,
L'Arafer valide la demande du Syndicat mixte de l'aéroport de Beauvais-Tillé (SMABT) d'interdire deux liaisons proposées par FlixBus France et Frethelle entre la porte Maillot et l'aéroport, l'une des principales bases en France de la low-cost irlandaise Ryanair, qui représente elle-même 85% du trafic à Beauvais.
L'exploitation de l'aéroport et la ligne de bus "forment un tout"
Sur cette liaison, ce sont en effet les bénéfices de la ligne d'autocar qui compensent les pertes d'exploitation de l'aéroport. Le régulateur indique qu'au vu de l'équilibre financier global prévu dans le contrat de concession conclu en 2008 par le SMABT, "les deux liaisons déclarées, en se substituant même partiellement à la ligne conventionnée existante, menaceraient la poursuite de l'exécution du contrat d'exploitation de la plateforme aéroportuaire".
Dans son avis, l'Arafer précise cependant ne pas avoir compétence pour se prononcer sur la "régularité du contrat de concession".
Interrogé par l'AFP, le directeur général de FlixBus France Pierre Gourdain a regretté cette décision tout en annonçant qu'il allait déposer une nouvelle demande de liaison Paris-Beauvais, qui partira d'une gare routière "moins frontalement en concurrence" avec celle de la porte Maillot.
"Si vous voulez aller au bout de la macronisation de l'économie, il faut que cette ligne s'ouvre. Cela crée des emplois, du volume pour l'aéroport et donne aux passagers (...) une option accessible", a-t-il déclaré.
Une guerre des prix
Actuellement, un billet d'autocar Paris-Beauvais est vendu 16 euros sur internet et 17 euros au guichet. FlixBus pourrait quant à lui proposer
des billets à partir de 8 euros. "Le modèle de l'aéroport de Beauvais n'est pas celui d'un aéroport avec une ligne de bus mais d'une ligne de bus qui a son aéroport. Ils se sont créés cette dépendance à l'autocar mais (...) c'est anormal de payer moins cher pour aller à Dijon qu'à Beauvais", a-t-il souligné.
Le directeur du SMABT Stéphane Delabre a rappelé de son côté que l'Etat avait délégué sa compétence en matière d'organisation du transport public en 2007 et que, depuis, l'exploitation de l'aéroport et de la ligne de bus "forment un tout".