Le 25 septembre 2012, Amiens Nord et ses quelques 20000 habitants devenaient zone de sécurité prioritaire, après d’importants phénomènes de violences urbaines. Plus de 2 ans après, la préfecture de la Somme se félicite des résultats des actions de sécurisation mises en places dans le quartier.
Lors du lancement de la ZSP Amiens Nord, le Comité opérationnel de coordination de la sécurité intérieure (COCSI) se fixait quatre objectifs : réduire les violences urbaines, les atteintes à la tranquillité publique, les vols avec violences, et démanteler les réseaux de trafics de stupéfiants. La préfecture nous a remis son bilan, 31 mois après l'instauration de la ZSP. Le voici en détails ci-dessous :
Les violences urbaines : en baisse
Depuis l’installation de la ZSP, les violences urbaines ont baissé de -76,4% (-35% en 2014 et plus de –33% au cours des 5 derniers mois). Ainsi, depuis 2012, le nombre de destructions et de dégradations a nettement diminué. Les incendies de poubelles (-77%) et les jets de projectiles (-84%) ont enregistré le recul le plus net. On note par ailleurs une baisse de 71% du nombre d’incendies de véhicules. Enfin, la part représentée par la ZSP dans l'ensemble des violences urbaines commises à Amiens est passée de deux tiers il y a deux ans à un tiers aujourd'hui.Les atteintes à la tranquillité publique : stable
La préfecture ne nie pas l'absence de progrès chiffré dans ce domaine. Mais elle se montre positive, soulignant que le nombre d’interventions pour atteinte à la tranquillité publique révèle surtout une modification du climat au sein du quartier. L’appel 17 n’est plus considéré comme tabou et surtout, les interventions se déroulent de manière plus sereine. Les atteintes aux dépositaires de l’autorité publique ont baissé de façon significative (-18%).Les vols avec violence : en baisse
Ils ont chuté de plus de 21% en 2014 ( et encore de –7% depuis le début 2015), selon les chiffres communiqués par la préfecture de la Somme.Les atteintes aux biens et aux personnes : en baisse
Le nombre d’atteintes aux biens a été divisé par deux depuis la mise en place de la ZSP en 2012, le taux d’élucidation ayant, quant à lui, doublé sur la même période. Les atteintes aux personnes réressent, surtout dans les index les plus violents (-21%).Coopération, coordination : plus efficace
L’amélioration de la coopération entre services de sécurité et de renseignement a contribué à neutraliser les éléments les plus perturbateurs. Au cours des deux dernières années, les infractions à la législation sur les stupéfiants ont enregistré une hausse de 88,8% démontrant ainsi une bonne activité des services.
L’action menée contre les mineurs délinquants a été décisive pour ramener le calme dans le quartier. Motivés par un sentiment d’impunité, les mineurs ont concentré toutes les attentions lors de l’installation de la ZSP. Une coordination entre Police, Parquet, services du Conseil général, éducation nationale et acteurs associatifs a permis de mettre en place un suivi individualisé et d’établir des diagnostics partagés très pertinents. La part des mineurs dans la délinquance de voie publique est passée de 36,5% à 17% en deux ans et demi, en particulier dans le domaine des vols avec violence.
Le ressenti de la population
Pour appuyer ces chiffres, la préfecture a mené une enquête auprès de la population sur la période février - mars 2015 :"73% considèrent que la ZSP Amiens Nord est moyennement ou assez sûre. La part de ceux qui trouvent la zone peu ou pas du tout sûre diminue par rapport aux précédents questionnaires, passant de 25% à 16%. Ceux qui ne se sentent peu ou pas du tout en sécurité dans leurs vies quotidiennes est de 21% contre 39% précédemment" avance cette enquête. "Le sentiment d’insécurité sur la voie publique en soirée a augmenté atteignant les 44% (contre 36% en février 2013)" nuance-t-elle.
Les agents de la police nationale sont reconnus pour leur rôle dissuasif par 87% de l’échantillon Ainsi, "la présence de la police municipale s’avère quand à elle moyennement ou assez rassurante pour 48% des sondés".
"Les priorités affichées par les sondés ne sont pas nouvelles, mais l’ordre s’inverse", souligne l'enquête : "la prévention est devenu la priorité de 34% des personnes interrogées, suivi de la lutte contre les trafics de drogues (24%), la sécurisation (19%), le durcissement des contrôles (12%) et le développement de l’activité économique (10%)."