Au lieu d'une rentrée politique, comme d'habitude, pour la fédération LR de la Somme, il y en avait deux aujourd'hui : l'une menée par le président Alain Gest (soutien de Nicolas Sarkozy) à Dury ; l'autre par l'ex-candidat à la présidence Stéphane Decayeux (pro-François Fillon) à Mers-les-Bains.
Les pro-Sarkozy à Dury. Les pro-Fillon à Mers-les-Bains. Les principaux intéressés n'aimeront pas que l'on simplifie les choses ainsi, mais c'est bien la réalité que nous ont offert les dirigeants et membres du parti Les Républicains (LR) dans la Somme, ce samedi 10 septembre.
Reportage de Christelle Juteau et Jean-Louis Crocy. Intervenants : Alain Gest, Président de la fédération LR de la Somme ; Stéphane De Cayeux
Vice-président de conseil, épartemental de la Somme (LR) ; Thomas Masson, Délégué de la 5ème circonscription de la Somme (LR).
Une rentrée, deux rassemblements
Alain Gest, président de la fédération LR de la Somme, organisait aujourd'hui un rassemblement à Dury, présenté comme la rentrée de son organisation. Stéphane Decayeux, celui qui a perdu cet été l'élection à la présidence de la fédération contre Alain Gest, organisait un autre rassemblement LR, à Mers-les-Bains.
Le second boude-t-il depuis sa défaite ? Peut-être. C'est ce que sous-entend Alain Gest, qui évoque les "ambitions personnelles" de son camarade. Réponse de l'intéressé : "J'organise cet événement depuis cinq ans, je ne vois pas pourquoi j'aurais changé mes habitudes."
Plutôt qu'une malheureuse coïncidence de calendrier, cette rentrée divisée semble totalement volontaire... et traduire les oppositions nationales qui structurent le parti en ce moment.
L'union impossible
Alain Gest soutient officiellement Nicolas Sarkozy dans la primaire du parti pour l'élection présidentielle. Et à Dury, il a invité Gérald Darmanin, vice-président de la région, mais surtout directeur de campagne de l'ex-président de la République...
Une invitation dénoncée du côté de Mers-les-Bains, où l'on dit regretter que la "neutralité" d'un événement, sensé être destiné à tout le parti, soit ainsi mise à mal. Mais est-il possible d'être neutre alors que chacun est engagé dans la campagne des primaires ? Stéphane Decayeux lui-même soutient François Fillon, autre candidat à la primaire de la droite et du centre, qui ne retient pas ses coups contre Nicolas Sarkozy.
Peut-être les courants internes aux Républicains pourront à nouveau se rassembler en un même lieu après le 27 novembre, date du second tour de la primaire. A moins que la concurrence actuelle ne laisse des traces trop profondes... ou que les rivalités locales perdurent.