Pour mieux prévenir et prendre en charge le harcèlement scolaire, le ministère de l'Éducation lance un numéro vert à quatre chiffres, le 3020, et organise une journée dédiée le 5 novembre avec le lancement d’un clip télé destiné aux enfants.
"Certains dans notre société continuent de penser que le harcèlement n'est finalement qu'un jeu d'enfants, un passage obligé", a regretté la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem jeudi dernier, lors d'une conférence de presse. "Quand nous connaissons les drames que le harcèlement peut provoquer (...) il n'est plus possible de tenir ce discours de banalisation."Perte de l'estime de soi, sentiment de culpabilité
Le ministère estime à 700.000 le nombre d'élèves affectés chaque année par du harcèlement modéré à sévère. Ces violences répétées peuvent prendre la forme d'insultes, de menaces, de mise à l'écart, de bousculades, et continuer après la fin des cours sur les portables ou réseaux sociaux. Ce phénomène peut entraîner chez les victimes une perte de l'estime de soi, un sentiment de culpabilité, du décrochage scolaire, voire des troubles psychiques ou des comportements suicidaires.
Le phénomène n'est pas récent, mais en France les pouvoirs publics ne se sont emparés de cette question que depuis trois ans, dans le sillage des travaux de recherche du professeur Éric Debarbieux. Cette lutte, initiée par l'ancien ministre Luc Chatel, a été poursuivie par ses successeurs au-delà des clivages politiques, avec la création sous Vincent Peillon d'une délégation chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire.
Quatre chiffres contre le harcèlement à l’école
Le 3020, joignable de 09H00 à 18H00 du lundi au vendredi.
En cas de "cyber-harcèlement", on peut aussi s'adresser au numéro vert "net écoute" 0 800 200 000.